Violences dans l’ouest syrien : le bilan s’alourdit, l’OSDH fait état de 1383 morts

  Violences dans l’ouest syrien : le bilan s’alourdit, l’OSDH fait état de 1383 morts

 

Le bilan des violences dans l’ouest syrien, s’est alourdi mais le décompte des morts est toujours en cours. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a fait état mercredi de 1383 civils tués (1200 dans le précédent bilan) depuis le 6 mars dans le fief de la minorité musulmane alaouite dont est issu le clan Assad.

Les violences ont débuté été jeudi dernier par une attaque sanglante d’hommes fidèles au président déchu Bachar al-Assad contre des forces de sécurité à Jablé, près de la ville côtière de Lattaquié, dans l’ouest du pays. La riposte des forces de sécurité syriennes et des groupes alliés dans l’ouest et le centre du pays a été sanglante.

L’OSDH a rapporté des « exécutions sommaires » visant essentiellement des civils issus de la communauté alaouite, en marge de ces affrontements. L’ONG, qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, continue de recenser des corps malgré l’arrêt des violences, de nombreuses personnes ayant été tuées chez elles ou dans des champs agricoles, selon ce qu’a indiqué à l’AFP son directeur, Rami Abdel Rahmane.

Selon l’ONG, 683 civils ont été tués dans la province de Lattaquié, 433 dans celle de Tartous, 255 dans la province de Hama et 12 dans celle de Homs. Des habitants de la côte ouest syrienne ont fait part à l’AFP d’affrontements violents et d’assassinats.

L’OSDH et des militants ont diffusé des vidéos d’exécutions de personnes non armées, en civil, et d’autres où des dizaines de corps sont entassés dans la cour d’une maison. Mercredi, la vidéo d’une dame âgée interpellant des hommes armés, certains cagoulés, alors qu’ils se targuaient d’avoir abattu deux hommes à terre et prononçaient des injures envers la communauté alaouite, a fait le tour des réseaux sociaux en Syrie.

Selon l’OSDH, qui affirme avoir vérifié la vidéo, la femme s’appelle Zarqa Sabahia, 86 ans et est originaire du village de Qabaou dans la province de Lattaquié. Autour d’elle gisent les corps de ses deux fils et de son petit-fils, tués par des « membres syriens des forces de sécurité » après l’irruption de ces derniers dans leur village le 7 mars. D’après l’ONG, qui a interrogé la fille de la femme, les corps sont restés derrière sa maison pendant quatre jours, tandis qu’elle les gardait, espérant pouvoir les enterrer.

L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante l’authenticité de ces vidéos. Dans une tentative d’apaiser la situation, le président syrien par intérim, Ahmed al-Chareh, a annoncé dimanche la formation d’une « commission d’enquête indépendante » sur «les exactions contre les civils », afin d’en identifier les responsables et de les « traduire en justice ». Les autorités islamistes ont annoncé l’arrestation d’au moins sept personnes depuis lundi, accusées d’avoir commis des « exactions » contre des civils, et les ont déférées devant la justice militaire.

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