Yémen : l’ONU ignore toujours où se trouve son personnel arrêté par les houthistes
Alors que ce vendredi marque le troisième mois de l'arrestation d'employés de l'ONU au Yémen par les autorités de facto d’Ansar Allah, le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies indique toujours ignorer où se trouvent ces employés.
Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), les autorités de facto houthistes n’ont autorisé l’accès physique à aucun d’entre eux, malgré des demandes répétées.
Les six employés de l’ONU chargés des droits de l’homme - une femme et cinq hommes - ont été arrêtés le 6 juin avec sept autres membres du personnel de l’ONU. Deux employés de l’ONU chargés des droits de l’homme et deux collègues d’autres agences de l’ONU sont détenus par les autorités de facto depuis 2021 et 2023 respectivement, ce qui porte à 17 le nombre d’employés de l’ONU détenus arbitrairement au Yémen.
« On ne sait toujours pas où ils se trouvent et les autorités de facto houthistes n’ont autorisé l’accès physique à aucun d’entre eux, malgré nos demandes répétées », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Ravina Shamdasani, porte-parole du HCDH.
« Une fois de plus, le Haut-Commissaire exige leur libération immédiate et inconditionnelle, ainsi que celle de tous les défenseurs des droits de l’homme et travailleurs humanitaires arrêtés de la même manière et détenus sans protection juridique », a-t-elle ajouté.
Guterres exige leur libération immédiate et sans condition
L’ONU appelle également les autorités de facto de Sanaa à faciliter plutôt qu’à entraver les efforts des entités de l’ONU et des autres acteurs humanitaires et des droits de l’homme au service du peuple yéménite, notamment pour la promotion et la protection de ses droits fondamentaux.
Le 19 août dernier, le Secrétaire général de l’ONU avait exigé la libération immédiate et sans condition de toutes les personnes concernées. António Guterres s’était dit profondément préoccupé par le bien-être du personnel de l’ONU et des membres de la société civile, des ONG nationales et internationales, des missions diplomatiques et des entités du secteur privé détenus arbitrairement par les houthistes depuis plus de deux mois et a exigé leur libération immédiate et sans condition.
« Plus de 18 millions de personnes souffrant des conséquences de l’insécurité alimentaire, des épidémies, des déplacements, des infrastructures endommagées et des conditions économiques critiques. Les Nations Unies travaillent sans relâche contre l’impact de cette situation sur le peuple yéménite mais la sécurité de son personnel doit être assurée », avait affirmé son porte-parole Stéphane Dujarric, relevant que les employés de l’ONU et de ses partenaires ne devraient jamais être pris pour cible, arrêtés ou détenus dans l’exercice de leurs fonctions.
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