Abdeljelil Ben Salem n’était pas à sa place à la tête du ministère des affaires religieuses
Le limogeage du ministre des affaires religieuses Abdeljelil Ben Salem de ses fonctions ce vendredi a fait couler beaucoup d’encre et certainement de salive et continuera à susciter la polémique un bon moment. Beaucoup de Tunisiens qui étaient opposés à lui idéologiquement puisqu’ils le considèrent comme proche sinon faisant partie du courant islamiste le défendent maintenant après ses déclarations sur le Wahhabisme comme source du terrorisme. D’autres Tunisiens tout aussi nombreux sinon plus lui reprochent sa désinvolture, son amateurisme en politique et une certaine naïveté qui ne sied pas à un responsable dans un poste hautement sensible.
Quelles que soient les positions qu’on peut avoir à son égard, il y a lieu de saluer la justesse et la rapidité de la décision qui doit-on le souligner a été prise sans aucune pression de quelque sorte que ce soit. La décision est juste car il n’est pas dans la tradition diplomatique de mettre en cause les choix d’un pays étranger et de plus frère et allié. La décision est rapide. Car elle n’a pas laissé enfler la polémique et fait entrer des parties tierces sur le sujet.
Le chef de gouvernement ne s’est laissé guider que par l’intérêt du pays et n’a pas laissé le temps aux pressions internes ou externes s’exercer sur lui. Il est à saluer d’avoir agi avec la célérité requise
La non-ingérence dans les affaires intérieures des pays étrangers est un principe constant de la politique étrangère tunisienne et comme nous ne permettons pas à un pays étranger fut-il frère de critiquer nos choix il n’est pas permis que nous n’immiscions de quelque manière que ce soit dans les choix des pays étrangers.
De plus un ministre n’est pas libre de dire ce qu’il veut et de la manière qui lui chante. Il engage par ses déclarations le gouvernement sinon le pays en entier et il se doit de ne rien dire qui puisse causer du tort à son pays. Il est tenu par une obligation de réserve.
Il est certainement libre de ses opinions personnelles mais dans l’exercice de sa fonction, il est tenu à se conformer à la politique générale du pays et à ne pas y déroger. Mais si les propos de M. Ben Salem sur le wahhabisme lui ont valu d’être démis de ses fonctions, il a commis un autre impair tout aussi grave quand il a indiqué qu’il a demandé l’aide des partis politiques pour le choix des Imams. Ce qui est tout aussi inacceptable dans la mesure où il est interdit aux partis politiques d’interférer dans les affaires religieuses qui sont de la responsabilité exclusive de l’Etat.
M. Ben Salem es tcertainement un bon professeur d’université puisqu’il est parvenu à être choisi par ses pairs au rectorat de l’université de la Zitouna mais à l’évidence il n’était pas à sa place à la tête du ministère des affaires religieuses.
RBR
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