Affaire Halk El Menzel : Blocage total et pertes colossales pour la TOPIC et l’Etat
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L’affaire de la validité de la concession pétrolière « Hakl El Menzel » accordée à la société TOPIC vient de connaître un nouveau rebondissement suite aux déclarations du porte-parole du gouvernement, Iyed Dahmani.
Ce dernier a en effet affirmé que le rapport de la commission de contrôle dans l’affaire de la concession Halk El Menzel a confirmé l’existence de manquements dans l’exploitation de l’autorisation et des problèmes de gouvernance.
Dahmani a ajouté dans ce cadre : « C’est ce qu’a indiqué le gouvernement dès le départ. On n’a jamais accusé l’ancien ministre de l’Energie de corruption mais de mauvaise gouvernance. D’ailleurs, le président de la commission de contrôle a révélé que les réserves de Halk El Menzel sont estimées à 4,85 millions de barils et pourraient atteindre les 15 millions selon l’avancement de l’exploitation ».
Avant de conclure son intervention à ce sujet en déclarant que les responsabilités de cette affaire seront fixées dans l’achèvement des rapports de contrôle.
Il est à rappeler que cette affaire a éclaté au début du mois de septembre dernier lorsque le chef du gouvernement a limogé d’une façon spectaculaire le ministre de l’Energie et des Mines Khaled Kaddour, le secrétaire d’Etat à l’Energie Hachem Hemidi, ainsi que le PDG de l’ETAP et deux directeurs généraux du ministère.
Selon les reproches du gouvernement faits à l’époque, il s’est avéré que la validité de la concession pétrolière « Hakl El Menzel » accordée à Tunisian Onshore & Offshore Petroleum & Industrial Company s’est achevée en 2009, (nouveau code des hydrocarbures)
Or, la société en question a indiqué que ces reproches sont dus à une lecture erronée du contrat et à une mauvaise interprétation des textes de lois, évoquant une différence dans le texte arabe et français et affirmant qu’il n’y a pas de rétroactivité des lois.
Cette société Tunisienne, dont le capital est détenu essentiellement par la famille Toumi, la famille Bouricha, la société SOROST, la Banque Mondiale, la Société Tunisienne de Banque et la Banque de l’Habitat, a estimé dès l’éclatement de l’affaire qu’elle n’a rien à se reprocher et a insisté que le contrat d’exploitation expire réellement en 2029.
TOPIC a réfuté à l’époque les accusations disant qu’elle est en train d’exploiter pour son propre compte les réserves de « Halk El Menzel », alors que le champ n’est jamais entré dans l’étape de la production, et ceci depuis la première découverte en 1977 et la découverte de confirmation (vérification de l’étendue du réservoir) en 1979.
Néanmoins malgré le dernier rebondissement de l’affaire après les déclarations du porte-parole du gouvernement, le plus grave c’est que la société est totalement bloquée depuis le 3 septembre 2018 puisqu’elle a été obligée d’arrêter toute activité depuis.
Et cela a un coût énorme, puisque ses pertes sont estimées quotidiennement à 300 mille dinars, sans parler du manque à gagner que subit l’Etat si le champ était entré en exploitation comme prévu mi-octobre 2019.
Surtout que les réserves de cette fameuse concession « Halk El Menzel » sont estimées à 4,85 millions de barils durant trois ans d’exploitation, à 8 millions de barils durant une période de quatre à cinq ans et pourraient atteindre les 13 millions en six ans.
C’est pour cela que cet imbroglio juridique ne doit plus durer dans l’intérêt de toutes les parties.
La société bloquée qui subit des pertes énormes menaçant sa pérennité et l’Etat qui subit un manque à gagner colossal au moment où il a besoin du moindre centime dans cette période de crise et qui doit en plus importer en devises les quantités de pétrole non produites par TOPIC.
Des décisions courageuses et responsables doivent être impérativement prises dans ce sens dans les plus brefs délais pour débloquer cette situation dans un sens ou un autre et minimiser les pertes.
Kais Ben Mrad
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