Ahmed Raissouni démissionne de la présidence de l’Union des Oulémas musulmans
Le président de l'Union internationale des Oulémas musulmans (UISM), le Marocain Ahmed Raissouni, a démissionné, dimanche, suite au tollé provoqué par ses récentes déclarations sur la région contestée du Sahara occidental. L’UISM a été créée et longtemps présidée par le prédicateur égyptien Youssef Qaradhawi considéré comme l’un des leaders du mouvement des Frères Musulmans.
Raissouni avait suscité la controverse au début du mois lorsqu'il a déclaré que la Mauritanie devrait faire partie du Maroc.
"J'ai précédemment indiqué que même l'existence de la Mauritanie est une erreur", a déclaré Raissouni dans une interview télévisée, lorsqu'il a été interrogé sur la question du Sahara occidental.
Et d’ajouter : "La question du Sahara, et la question de la Mauritanie sont une fabrication coloniale. Mais la question de la Mauritanie a été admise par le Maroc, et de toute façon, c'est à l'histoire qu'il reviendra d'en décider."
Ses déclarations ont suscité l'ire de plusieurs groupes mauritaniens, qui ont demandé à l'universitaire de présenter des excuses. Pour sa part, l’UISM a déclaré que les propos de Raissouni ne représentent pas les vues de l'organisme panislamique.
Dans un communiqué publié dimanche, Ahmed Raissouni a déclaré que sa démission "découle de son attachement à ses positions et à ses opinions, qui n'acceptent aucun compromis, et afin d'exercer sa liberté d'expression sans conditions ni pressions ".
L'Union internationale des savants musulmans, basée à Doha, a déclaré dans un communiqué qu'elle avait accepté la démission de Raissouni "suite à son souhait de se retirer."
Le Sahara occidental est une zone située le long de la côte atlantique de l'Afrique qui compte une population d'environ 600 000 habitants, selon les estimations de l'ONU. Il a été colonisé par l'Espagne au 19ème siècle et annexé en 1975 par le Maroc.
Rabat revendique son droit sur la région du Sahara occidental, mais a proposé un système d'autonomie sous souveraineté marocaine.
Le Front Polisario, indépendantiste, exige quant à lui l'organisation d'un référendum populaire au Sahara occidental pour décider du sort politique de la région - une proposition soutenue par l'Algérie.
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