Amin Maalouf, élu Secrétaire perpétuel de l’Académie française

L’écrivain franco-libanais Amin Maalouf a été élu ce jeudi secrétaire perpétuel de l’Académie française par les « immortels ». Entré sous la coupole en 2011 au fauteuil de Claude Lévi-Strauss, le Prix Goncourt 1993 succède à l’écrivaine franco-russe, Hélène Carrère d’Encausse, décédée cet été à l’âge de 94 ans.
« C’est un excellent choix, (…) un immense écrivain, un homme de fraternité, de dialogue, d’apaisement », a salué la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, elle aussi franco-libanaise, en arrivant sous la coupole après l’élection. Elle a souligné qu’il s’agissait d’un «magnifique symbole pour tous les francophones du monde ».
Peu connu du grand public, cet écrivain humaniste est né à Beyrouth, au Liban, il y a 74 ans dans une famille d’intellectuels. Fils d’un journaliste et musicologue, il a passé sa petite enfance en Égypte avant de rejoindre sa terre natale. Ses origines cosmopolites et nomades, tant par son père que par sa mère, qui, elle, est issue d’une famille francophone et maronite, imprègnent son œuvre. Si ses premières lectures se font en arabe, « langue de lumière », c’est en français, «langue de l’ombre », qu’il s’essaie dès l’adolescence à l’écriture.
Diplômé en sociologie et en sciences économiques à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, il se lance comme son père et son grand-père dans le journalisme. Quand la guerre civile éclate en 1975, il part s’installer avec sa femme Andrée, éducatrice spécialisée, et leurs trois enfants, en France, où il devient rédacteur en chef de Jeune Afrique. Il n’abandonne pas pour autant sa passion pour la littérature.
En 1993, sa vie littéraire bascule avec le prix Goncourt. Il décroche le Graal avec « le Rocher de Tanios » dans lequel il revient dans les montagnes libanaises de son enfance. Une étrange légende interdit à quiconque de s’y asseoir sous peine de disparaître… Une invitation au voyage encensée par la critique et les libraires. C’est en juin 2011 qu’Amin Maalouf entre à l’Académie française, succédant à Claude Lévi-Strauss. Il se voit remettre son épée et son habit de drap bleu foncé ou noir, brodé de rameaux d’olivier vert et or et s’installe sur le fauteuil 29.
En succédant à « la tsarine » ou « la mère supérieure » comme on surnommait Hélène Carrère d’Encausse, sous la coupole, Amin Maalouf va désormais diriger et représenter l’Académie française dont le président de la République est le protecteur. Parmi les tâches qui l’attendent : achever la 9e édition du Dictionnaire de l’Académie.
Votre commentaire