Anne Guéguen invitée de « Mosaïque Monde » : la reconnaissance de l’Etat de Palestine, un devoir moral et humanitaire

Première invitée de la nouvelle émission d’Elyès Gharbi, intitulée « Mosaïque Monde » diffusée dimanche à midi, l’ambassadrice de France à Tunis Anne Guéguen a été surtout interrogée sur la décision française de reconnaitre l’Etat de Palestine qui aura lieu demain lundi 22 septembre en marge de la 80ème Assemblée générale de l’ONU à New York.
Parlant en langue arabe qu’elle maitrise mais avec un accent tunisien, la diplomate a insisté sur le fait que cette reconnaissance de la France fait suite à l’initiative prise conjointement avec le Royaume d’Arabie Saoudite dont la position est adossée à l’initiative arabe de paix datant de 2002. Elle s’est félicitée à cet égard du vote à une large majorité à l’ONU d’une résolution avalisant l’initiative franco-saoudienne.
"C’est un devoir moral et humanitaire, mais aussi une nécessité politique face à la politique du fait accompli sur le terrain », a insisté la diplomate. Pour elle « Il s’agit d’ouvrir une nouvelle voie politique et diplomatique pour permettre aux Palestiniens de disposer enfin d’un État souverain et viable".
Interrogée sur le rôle du mouvement Hamas, élu par une partie des Palestiniens, l’ambassadrice ne s’est pas appesantie sur la question, insistant toutefois sur la nécessité de réformes au sein de l’Autorité palestinienne et sur l’organisation d’élections libres pour « restaurer sa légitimité
Questionnée sur les ventes d’armes à Israël au moment où celui-ci mène une guerre destructrice à Gaza, l'ambassadrice de France, a fait savoir que son pays interdit l'exportation d'armes, susceptibles d'être utilisées contre des civils palestiniens, vers Israël. Elle a ajouté que ce dernier a importé des armes françaises d'une valeur de 214 millions d'euros, entre 2014 et 2023, mais cela ne représente que 0.2% des achats d’armes israéliennes, constituées essentiellement d'armements américains.
S’agissant des visas délivrés aux Tunisiens, Anne Guéguen France à Tunis, a indiqué que son pays a délivré 105 mille visas, Schengen, à des Tunisiens, en 2024, soit 60% des demandes déposées. Elle a ajouté que la France est consciente des difficultés que rencontrent les demandeurs de visas et que le corps consulaire de son pays travaille pour alléger les procédures et réduire les délais d'attente, en optant pour les fast-tracks spécialisés.
Interrogée sur le cas du ressortissant tunisien Abdelkader Dhibi, tué à Marseille par les forces de l’ordre, a déclaré que les autorités de son pays ont ouvert deux enquêtes, l’une judiciaire et l’autre confiée à l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN, la police des polices) et qu’il faut attendre leurs conclusions.
Elle a affirmé en outre que le racisme et l’islamophobie sont condamnables et que l’incitation à la haine ainsi que la discrimination raciale contre les musulmans de France existent, mais ces deux délits sont passibles de sanctions.
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