Avec le favori qatari Hamad Al Kawari : Enfin un Arabe à la tête de l’UNESCO ?

Avec le favori qatari Hamad Al Kawari : Enfin un Arabe à la tête de l’UNESCO ?

 

La course à la direction de la prestigieuse Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) bat son plein dans la mesure où pas moins de neuf candidats sont en lice pour succéder à la Bulgare Irina Bukova.

C'est lors de la prochaine session du Conseil exécutif, du 4 au 18 octobre prochain 2017, que les élections pour ce poste de directeur général se dérouleront, le premier tour étant prévu le 10 du même mois

Dans une récente analyse, le journal algérien « Liberté Algérie », estime que sur les neuf candidats, seuls quatre sortent du lot, à savoir : l'ex ministre de la culture qatari, Hamad Al Kawari, le Chinois Qian Tang, l’Egyptienne, Moushira Khattab, ex-ministre de la Famille et de la Population (entre 2009 et 2011), et la Libanaise Vera El Khoury.

Les cinq autres, devant être éliminés dès le premier tour, sont : Polad Bülbüloglu (Azerbaijan), Pham Sanh Chau (Vietnam), Juan Alfonso Fuentes Soria (Guatemala), Saleh Al-Hasnawi (Irak) et Audrey Azoulay (France)

Selon l’analyse du même journal, Hamad Al Kawari est, sans aucun doute, le favori numéro 1 pour devenir le futur secrétaire général de l’Unesco, et devenir ainsi le premier arabe à conquérir ce poste.

A sa faveur plusieurs atouts. Il y a d’abord le profil. Francophone, ce diplomate connait fort bien les couloirs de l’Unesco. Il a représenté son pays au sein de cette institution onusienne (il était en même temps ambassadeur à Paris) entre 1979 et 1984. Il a occupé d’autres postes au sein d’institutions internationales depuis. Il a été, entre autres, Président de la CNUCED (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement) ou encore délégué officiel du Qatar auprès de l'ONU. Entre 2008 et 2016, Hamad Al Kawari a été ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine. Un statut qui donne une idée sur l'importance du personnage au sein du "système" local.

En campagne depuis deux ans (c’est le premier parmi les neuf à avoir annoncé sa candidature), ce Qatari avait eu, l'année dernière, un appui d'une grande importance. C’était lors d’une réunion de l’Alesco  (Organisation arabe pour l’éducation, la culture et la science), à Tunis, où les pays arabes avaient approuvé sa candidature avec 18 voix sur 22.

Avec cette carrière de diplomate, et l'appui de plusieurs pays (pas uniquement arabes), Al Kawari était d’office en pole position pour l’élection prochaine. Mais il ne contente pas de ses atouts personnels. Il y a surtout le statut qu’il veut se donner. Celui de sauveur de l’Unesco. Rien de moins.

C’est que l’existence même de l’organisation est en jeu. Croulant sous les dettes, l’Unesco, après huit ans de règne d’Irina Bokova, se retrouve dans une bien délicate situation. Sur le plan financier, et surtout depuis le retrait, en 2011, des Etats-Unis (qui fournissait 22% du budget global), l’agence onusienne n’arrive plus à mettre en application ses vastes programmes à travers le monde. Une invisibilité internationale qui a bien terni son image.

Pas de financements, pas d'activités. Pas d'activités, pas d'organisation. Devant la manque crédibilité de Bokova, il est devenu clair que le salut viendra d'éventuels bailleurs de fonds capables de subvenir aux grands besoins de l'Unesco. Hamad Al Kawari l'a compris et il le dit ouvertement. Sa célèbre déclaration faites en mai dernier, lors d'une interview accordée à jeune Afrique, en dit long sur les espoirs qu'il peut susciter, que ce soit au sein de l'organisation ou au sein des nombreux pays à la recherche continue du label 'Unesco". «Je n’arriverai pas les mains vides. J’ai reçu de divers mécènes et institutions des assurances en ce sens, sinon, je ne me serais pas porté candidat» avait-il indiqué en substance. Une manière d’affirmer qu’avec lui l’Unesco va oublier son talon d'Achille: l'absence du nerf de guerre, et au bout, la tant attendue stabilité financière.

Quant à la candidature de Qian Tang, 67 ans, qui défendra les intérêts de la plus grande puissance économique du monde, est considérée comme une "anomalie" par plusieurs chancelleries à travers le monde. C'est que le profil même de Qian Tang est loin d'assurer une victoire, et de rassurer les pays électeurs. Si la Chine voulait vraiment gagner les élections d'octobre prochain, elle n'aurait pas misé sur lui, même s'il est sous directeur général de l'Unesco. Tang est loin d'être son meilleur atout.

En maintenant la carte Tang et donc en pesant de son poids dans ces élections, la Chine serait-elle en train d'afficher une carte de pression pour d'autres objectifs? Voudrait-elle ainsi imposer d’autres agendas comme par exemple chercher un deal avec des membres du Conseil de sécurité de l’ONU sur des dossiers précis ?

Toutefois, avec les dernières donnes suite à la crise entre le Qatar et les autres pays du Golfe, les chances du candidat qatari seront-elles les mêmes ? Réponse dans un mois …

 

N.H (d’après Liberté-Algérie)

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