Baccouche pousse Ennahdha à soutenir Marzouki !
Tous les observateurs savent que de nombreuses parties tunisiennes et étrangères remuent ciel et terre pour un rapprochement entre Nidaa et Ennahdha parce qu’ils sont convaincus que la Tunisie ne pourra dépasser cette période de crise qu’avec une unité nationale autour d’un gouvernement fort.
Ceux qui sont de cet avis estiment que le futur gouvernement ne peut pas être efficace s’il aura à faire face, à une opposition forte qui lui met les barrons dans les roues et à des syndicats qui continuent à bloquer la reprise économique avec les grèves injustifiées ou sauvages.
Les observateurs savent aussi qu’au sein même de Nidaa et d’Ennahdha certains sont pour ce rapprochement et le considère nécessaire pour l’intérêt du pays.
Mais il est aussi clair qu’au sein de ces deux partis, il y a des clans durs qui refusent cette éventualité et qui ne se soucient qu’à régler les comptes avec le clan considéré « ennemi ».
Au sein de Nidaa, ce sont surtout les militants de gauche guidés par Taïeb Baccouche, Khemaïs Ksila qui s’opposent au rapprochement, alors que les faucons d’Ennahdha guidés par Abdellatif Mekki et Mohamed Ben Salem refusent un rapprochement sans garanties.
Cependant, au moment où le leader d’Ennahdha Rached Gannouchi essaye de convaincre le conseil de la Choura et les militants de son parti d’opter pour la neutralité parfaite lors du 2ème tour des élections présidentielles en leur assurant que le parti ne sera pas exclu du pouvoir, le secrétaire général de Nidaa, Taïeb Baccouche, déclare que le parti islamiste ne fera pas partie du gouvernement.
Cette déclaration étudiée, lancée en cette période précise, a été jugée par certains comme un coup dur pour toute éventualité de rapprochement entre Nidaa et Ennahdha.
En effet, cette déclaration ne fera que fragiliser Rached Ghannouchi et son clan modéré qui auront désormais toutes les difficultés du monde à s’opposer au soutien de leurs militants à Moncef Marzouki.
Au moment où ils avaient besoin d’être sécurisés, les Nahdhaouis seront donc dos au mur et n’auront pas d’autres choix après cette déclaration de leur mise à l’écart de Baccouche, que de soutenir en force Marzouki pour s’opposer au scénario de Tagahoual de Nidaa, à moins que le vieux renard Essebssi n’arrive à renverser la situation.
D’ailleurs, certains échos fusent et estiment que les déclarations de Baccouche ont été accueillies avec une grande joie par l’équipe de campagne de Marzouki, qui commençait à désespérer de l’éventualité d’un soutien en force des Nahdhaouis à leur candidat.
Il semblerait même qu’on soit en train d’étudier les meilleures manières pour attirer les électeurs du parti islamiste et les pousser à venir en bloc voter Marzouki.
B.M.K.