BCE : « quand Al azri devient plus fort que sidou»

BCE : « quand Al azri devient plus fort que sidou»

 

Dans une interview accordée au quotidien « Assahafa Al Yaym » et publiée conjointement avec la Presse, ce mercredi 6 septembre, le président de la république Béji Caid Essebsi a critiqué le système politique actuel qui, selon lui, ne peut assurer le développement et la stabilité de l’Etat ». Il a affirmé que « tout le monde s’accorde à dire que le système politique issu de la Constitution actuelle souffre de plusieurs insuffisances. C’est un système qui paralyse pratiquement l’action du gouvernement. Son caractère hétérogène n’aide pas le gouvernement, n’importe quel gouvernement, et le pouvoir exécutif en général à accomplir leurs fonctions pour ce qui est de la gestion de l’Etat et de la réalisation du développement dans une société démocratique où sont consacrées la liberté et la dignité ». Ce qui est en fait, un appel franc la révision de la Constitution. Celle-ci « a créé un système où s’entremêlent les prérogatives entre les institutions constitutionnelles, ce qui constitue en soi un facteur bloquant de leur action, mais il a aussi, et en particulier, élargi le champ des attributions entremêlées pour toucher également certaines instances constitutionnelles indépendantes ou celles se proclamant indépendantes, ce qui a contribué à les affaiblir et à affaiblir aussi l’Etat au point que son existence et sa pérennité sont aujourd’hui menacées ».
En effet, a-t-il ajouté, « nous vivons aujourd’hui en Tunisie dans un régime politique «particulier» où on se soucie de l’indépendance des institutions au point de bloquer le pays et de le paralyser.
Dans ce régime, certaines instances indépendantes bénéficient de prérogatives exceptionnelles au point de faire fi de l’autorité de l’Etat et des institutions constitutionnelles, y compris le Parlement, le détenteur du pouvoir initial dans le système politique actuel. Toutes ces pratiques interviennent sous le slogan de l’indépendance. Ainsi, s’applique à nous le dicton populaire «Al azri aqoua min sidou» (le valet est plus fort que son maître) ».

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