BM : Rôle de la diaspora dans le développement économique et social de la Tunisie

BM : Rôle de la diaspora dans le développement économique et social de la Tunisie

En marge du Tunisia Global Forum, organisé le 23 juillet 2024 à Tunis par l’Association des Tunisiens des grandes écoles (ATUGE), le discours du Représentant de la Banque Mondiale (BM) en Tunisie, Alexandre Arrobbio, a été prononcé par la Senior Operations Officer auprès de la Banque, Asma Bouraoui Khouja.

Le sujet de la diaspora et des flux migratoires entre pays est de la plus haute importance pour la BM, par les liens directs qui s’établissent avec les questions de développement.

A ce titre, le responsable a affirmé que la BM a produit plusieurs travaux et rapports. D’ailleurs, le World Development Report de 2023 de la Banque a été consacré aux phénomènes migratoires. Il a ainsi proposé un cadre pour guider les politiques migratoires. Les pays d'origine sont ainsi encouragés à intégrer la migration de main-d’œuvre dans leur stratégie de développement, en facilitant les transferts de fonds, le partage des connaissances de la diaspora et le renforcement des compétences mondialement demandées.

Également, des notes d’information sont périodiquement publiées. La dernière en date publiée en juin 2024 montre que ces transferts vers les pays à revenu faible et intermédiaire se seraient élevés à 656 milliards de dollars, avec une faible progression de 0.7%. Malgré cela, ces transferts ont fait mieux que les IDE et l’aide officielle au développement vers ces pays.

Pour le cas de la Tunisie, Asma Bouraoui Khouja a précisé que la BM soutient les efforts du gouvernement en matière de développement, en alignement avec le cadre de partenariat CPF 2023-2027 (Country Partnership Framework) qui définit les thématiques d’intervention de la BM dans le pays.

BM - Tunisie : Principaux objectifs du CBF 2023-2027

Ce CPF est construit autour de trois piliers qui définissent les objectifs de haut niveau de la BM pour la Tunisie pour la période 2023-2027 :

- Des emplois de qualité créés par le secteur privé ;

- Un capital humain renforcé ;

- Une résilience renforcée face au changement climatique et des émissions de carbone réduites.

En effet, un environnement propice à l’investissement est nécessaire pour la dynamisation du secteur privé et de son écosystème, ainsi que l’attraction des investissements de la diaspora dans les secteurs porteurs, y compris en lien avec la transition énergétique et le verdissement de l’économie, à considérer comme des opportunités économiques aussi bien pour le secteur privé national que pour la diaspora, et ce, afin de permettre une croissance économique tirée par le secteur privé et la création d’emplois de qualité. Ceci est fondamental pour capitaliser sur le potentiel de la diaspora en matière de développement.

En ce sens la BM appuie, selon Mme. Bouraoui Khouja, les PME tunisiennes à travers une ligne de crédit dédiée de 120 millions de dollars, et le Projet d’appui aux start-up et PME innovantes de 75 millions de dollars avec la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et Smart Capital, en soutien au Programme SMART Tunisia, avec un objectif double. Il s’agit d’accroître l’accès des PME innovantes aux financements et de favoriser leur croissance.

Ce projet est destiné non seulement aux startups et PME innovantes à fort potentiel de croissance, mais également aux acteurs de l’écosystème de l'entrepreneuriat, tels que les fonds capital risque, les incubateurs, les accélérateurs, les espaces de co-working…, à travers notamment le Fonds des Fonds ANAVA, le Fonds INNOVATECH et le Programme FLYWHEEL qui constituent les composantes du projet.

Pour décupler l'effet de levier en investissant dans les startups tunisiennes

Ce projet est également un levier pour mobiliser des financements privés supplémentaires, et c’est là que la diaspora peut jouer un rôle clé et décupler cet effet de levier en investissant dans les startups tunisiennes.

Au final, Asma Bouraoui Khouja a affirmé que les transferts de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont surpassé les IDE et l’Aide officielle au développement vers ces pays en 2023. La diaspora peut donc être un véritable partenaire du gouvernement, du secteur privé, de la société civile, du monde académique et de la recherche, pour transformer ce potentiel en un véritable catalyseur du développement économique et social.

I.Z. 

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