Chedly Ayari : l’arrestation des cadres de la BCT est « préméditée »
Le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie Chedly Ayari a affirmé, mercredi, lors d’une séance d’audition tenue par la commission parlementaire des finances, qu’il allait quitter son poste de gouverneur de la Banque centrale de Tunisie indépendamment de la décision que prendra l’ARP, demain jeudi, concernant la proposition de Youssef Chahed, de le démettre de ses fonctions.
Ayari a encore déclaré que « sa mission à la tête de la BCT est terminée» en exprimant son « amertume », ainsi que celle de ses collègues à la Banque centrale.
« Je puise ma légitimité de l’ARP à laquelle je vais m’expliquer et je suis prêt à assumer ma responsabilité, s’il s’avère qu’il y a eu des manquements dans le travail de la Commission Tunisienne des Analyses Financières (CTAF) » a-t-il indiqué.
Il a, par ailleurs, fustigé « l’exagération médiatique » avec laquelle a été traitée cette affaire et aussi celle de l’arrestation de cadres de la Banque centrale, accusés de blanchiment d’argent, estimant que « c’est prémédité », sans donner de détails sur les parties qui pourraient être derrière cela.
Il s’est, en outre, dit étonné du « bruit » ayant accompagné ce classement, malgré le fait qu’il a été précédé d’autres classements négatifs « plus sérieux ».
Ayari a tenu à défendre la CTAF, disant qu'elle « n’est pas responsable du vote du Parlement Européen qui aurait dû faire le déplacement en Tunisie pour avoir une idée sur la situation avant de voter en faveur du classement du GAFI », a-t-il dit
Il a, en outre, estimé que la décision du Parlement européen de placer la Tunisie sur cette liste noire a une portée politique, dénonçant « l’auto-flagellation pratiquée par les Tunisiens au lieu de concentrer leurs efforts sur les moyens à même de faire sortir la Tunisie de cette liste ».
Le gouverneur de la BCT a été audité en tant que président de la CTAF, qui est le vis-à-vis du Groupe d'action financière (GAFI), ayant classé la Tunisie sur la liste noire des Etats susceptibles d’être fortement exposés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme depuis novembre 2017.
Pour mémoire, le Chef du gouvernement avait ordonné l'activation des procédures de limogeage du gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, à la suite du vote du parlement européen en faveur de ce classement, le 7 février 2018.
La destitution du gouverneur doit être approuvée par la majorité absolue des députés, selon l’article 78 de la Constitution.
Votre commentaire