Comment la nébuleuse des Frères musulmans a infiltré la Commission européenne
Dans une tribune publiée dans le Point.fr ce mercredi 18 Novembre 2020, l'anthropologue Florence Bergeaud-Blackler dénonce des processus de sélection de la recherche européenne qui font le lit de l'islamisme.
Elle explique comment la nébuleuse des Frères musulmans a infiltré la Commission européenne qui est restée « aveugle et sourde à cette présence, car elle est incapable de penser l'islamisme ».
Elle rappelle l’intervention en 2015, d’une députée belge devant la Commission sur le fait que des associations proches des Frères musulmans, comme le European Muslim Network (créé par Tariq Ramadan), le Forum de l'organisation européenne des jeunes et des étudiants musulmans (Femyso), le Réseau européen contre le racisme (Enar) et l'Empowering Belgian Muslims (EmBem), avaient été financées par la Commission. Au lieu de lancer une enquête, la Commission s'est insurgée de la question. Elle s'est dite « préoccupée par les allégations, fondées sur certains rapports de presse, qui discréditent les organisations de la société civile qui ont pour mission statutaire de contribuer à l'objectif commun de la lutte contre le racisme, la xénophobie, la discrimination et l'intolérance qui y est associée ».
La Commission a répondu à la députée que le Femyso avait reçu près d'une centaine de milliers d'euros et que l'Enar recevait depuis 2012, chaque année, environ 1 million d'euros par an. Et pour terminer, elle a assuré qu'elle ne distribuait ses financements qu'à des organisations « compliantes avec les critères d'exclusion », renvoyant aux « règles financières applicables au budget général de l'Union ». Voilà bien une réponse en langue de bois européenne. L'UE ressemble parfois à un mammouth autiste.
C'est cette surdité qui l'a conduit l'année des attentats de Charlie, de l'Hyper Cacher et du Bataclan à renforcer son dispositif de lutte contre l'islamophobie. Ainsi a-t-elle appointé le 1er décembre 2015 un coordinateur contre la haine antimusulmans.
Très rapidement et comme on pouvait s'y attendre, les groupes de l'islam politique à l'origine de ce concept fumeux d'islamophobie destiné à détourner le regard posé sur les cadavres laissés à terre par les djihadistes, ou sur l'enfermement des quartiers sous surveillance des barbus, ont fait main basse sur le poste. Une coalition d'ONG, dont une grande partie rattachée à la nébuleuse des Frères européens (comme le CCIF) se faisant appeler « Coalition européenne contre l'islamophobie », coordonnée par l'Enar, a exigé, usant du phrasé intersectionnel habituel, que l'UE lutte « politiquement contre les formes structurelles de discrimination et de racisme affectant les musulmans ou ceux perçus comme tels ». La lutte contre l'islamophobie doit être intégrée, selon elle, aux domaines politiques clés au niveau national afin « de lutter contre ses dimensions structurelles », et mesurer « son impact sur les résultats économiques et sociaux des musulmans ». Autant dire que, selon leur vision, la communauté musulmane doit être considérée comme une minorité sociale, politique et économique en Europe. La Commission semble s'en accommoder. Pis, elle s'est séparée de David Friggieri, le premier coordinateur, car il ne plaisait pas à la coalition. Dans une lettre ouverte postée sur le site de l'Enar, elle lui reprochait de s'être engagé « avec des figures très discutables alimentant l'islamophobie », de confondre la lutte contre l'islamophobie avec les lois antiblasphème, l'islamisme et la lutte contre le terrorisme. La coalition obtint la nomination d'un autre coordinateur, le très compliant et zélé Tommaso Chiamparino, qui prit ses fonctions le 1er juillet 2018. Celui-ci ne manque pas d'alerter la coalition de tout événement islamophobe (qu'ils le soient ou non), et leur fait passer en priorité les appels à projets destinés à lutter contre le racisme et la haine antimusulmans. Ainsi les ONG de la coalition bénéficient-elles d'une rente européenne en euros et en légitimité, dans un système où elles sont juges et parties. L'UE sous-traite à des activistes proches des Frères musulmans et leurs alliés la lutte contre l'islamophobie, l'exclusion, le racisme et la xénophobie, et la définition des critères et des informations sur ce qui est islamophobe, raciste et xénophobe, etc.
Ces groupes de pression ont un impact grandissant sur l'expertise et la composition des projets, et placent dans les consortiums leurs associations ou des associations alliées (de femmes, de victimes, d'entrepreneurs). Ils facilitent l'entrée de partenaires universitaires à qui ils ouvrent les portes de l'UE, celle de l'argent, de la promotion, et l'accès à des populations musulmanes sélectionnées, sans lesquels ces chercheurs n'auraient jamais la possibilité d'enquêter. Ils en orientent ainsi les résultats….
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