Covid-19: "Ce n’est pas le moment de baisser la garde", selon le chef de l'OMS
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré, jeudi, qu’en dépit d’« une baisse des cas au niveau mondial, avec une baisse de 17% par rapport à la semaine dernière », il était trop tôt pour réduire les mesures afin de contenir la propagation du nouveau coronavirus.
« Ce n’est pas le moment d’assouplir les mesures, ni de baisser la garde », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, lors d’une réunion en visioconférence, avec les États membres depuis Genève. D’autant que de tels scénarios à la baisse ont été constatés par le passé, avant de voir par la suite l’épidémie prendre une direction « inquiétante ».
« N’oubliez pas que nous sommes déjà passés par là », a dit le Dr Tedros, relevant que « chaque vie perdue aujourd’hui est d’autant plus tragique que des vaccins sont en cours de déploiement » dans quelques États riches. Dans certains pays, le coronavirus continue de « circuler largement, et de nouveaux variants apparaissent ».
Pour l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, il ne s’agit pas d’une évolution inattendue, mais elle donne « une nouvelle urgence aux efforts mondiaux pour maîtriser cette pandémie ». Comme pour aggraver la situation, des variants britannique, sud-africain et brésilien se sont étendus sur la planète.
Un virus mutant peut réduire l’efficacité des vaccins, médicaments et tests de dépistage Et « chaque fois que le virus mute - où que ce soit dans le monde - il peut réduire l’efficacité des vaccins, médicaments et tests ». A ce sujet, le chef de l’OMS rappelle les résultats d’une récente étude, qui a montré que « le vaccin Oxford-AstraZeneca était peu efficace pour prévenir les formes légères ou modérées de la maladie, avec ce nouveau variant de la Covid-19 ».
Une telle hypothèse a donc « suscité des inquiétudes ». « Cependant, nous ne savons toujours pas si le vaccin continue à prévenir les maladies graves causées par la variante », a-t-il précisé.
Mais ces résultats rappellent l’urgence pour la communauté internationale de « faire tout ce qui est en (son) pouvoir pour réduire la circulation du virus en recourant à des mesures de santé publique éprouvées ».
Dans le même temps, le monde doit être prêt à « adapter les vaccins pour qu’ils restent efficaces », comme c’est le cas pour les vaccins antigrippaux. Ces derniers sont mis à jour deux fois par an, souligne l’OMS. « Les fabricants devront s’adapter à l’évolution du virus, en tenant compte des derniers variants pour les futurs vaccins, y compris les rappels », a fait remarquer le Dr Tedros.
Plus largement, les variants émergents soulignent pourquoi il est si important d’intensifier la fabrication et de déployer les vaccins aussi rapidement et aussi largement que possible. Il s’agit dans cette course contre la montre, de donner « la priorité » au personnel soignant en première ligne dans ce combat contre la Covid-19 et aux populations les plus à risque (personnes âgées).
Deuxièmement, l’OMS demande à tous les pays d’honorer les contrats du Mécanisme COVAX et de ne pas leur faire concurrence. « Et troisièmement, nous avons besoin d’une augmentation urgente de la fabrication pour accroître le volume des vaccins », a insisté le Dr Tedros.
Toutes les hypothèses (sur l’origine du virus) restent ouvertes
Par ailleurs, le chef de l’OMS a fait le point sur la mission en Chine, de l’équipe d’experts internationaux chargée d’enquêter sur l’origine du coronavirus. « Ce fut un exercice scientifique très important dans des circonstances très difficiles », a-t-il fait valoir, ajoutant que l’équipe travaille toujours sur son rapport final.
« Nous attendons avec impatience de recevoir à la fois le rapport et un briefing complet », a-t-il poursuivi, précisant que « certaines questions ont été soulevées quant à savoir si certaines hypothèses ont été écartées». « Je tiens à préciser que toutes les hypothèses restent ouvertes », a-t-il promis, indiquant qu’elles nécessitent « une étude plus approfondie ».
Selon l’OMS, l’équipe d’experts indépendants chargée d’étudier les origines du virus est composée d’experts d’Australie, du Danemark, d’Allemagne, du Japon, des Pays-Bas, du Qatar, de la Fédération de Russie, du Royaume-Uni, des États-Unis et du Viêt Nam. Outre des experts de l’OMS, l’équipe comprend également des scientifiques de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE).
La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 2,341 millions de morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi jeudi par l’OMS. Plus de 106,79 millions de cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l’épidémie.
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