Crise Nida Tounes : les lignes rouges à ne pas franchir

Crise Nida Tounes : les lignes rouges à ne pas franchir

 

La crise au sein de Nida Tounes est au centre de l’actualité nationale et fait le bonheur des plateaux de télévision et autres médias à la recherche de sujets brûlants. Le feuilleton continue et le déballage médiatique n’est pas à l’honneur ni aux uns ni aux autres. Au contraire, il contribue à entamer davantage l’image d’un parti déjà fortement écornée. Le fossé s’est tellement approfondi au point que les plus optimistes des observateurs estiment que le rubicond a été franchi. C’est que Nida Tounes, qui est pouvoir depuis bientôt une année, est devenu son pire ennemi. Déchiré par les rivalités et la guerre des ambitions, son implosion risque de remettre en question tous les équilibres politiques mis ne place après les élections législatives d’octobre 2014 et d’impacter le gouvernement déjà soumis à une forte pression populaire. Il jette toute son ombre sur le climat général devenu délétère et qui ne profite à personne, ni à aucune partie. Ni à aucun parti. D’autant plus que l’affrontement n’est pas sur le plan des idées, mais pour le contrôle du parti. Si tout le monde crie que l’unité du mouvement est une ligne rouge, tout le monde ne veut pas mettre un bémol à ses ambitions et tout le monde œuvre à son effritement.

A peine rentré de Stockholm, le président  Béji Caid Essebsi s’est entretenu avec Mohamed Ennaceur au sujet du Nida Tounes. Ils ont convenu de la nécessité d’œuvrer à trouver une issue pour cette crise qui couve depuis plusieurs semaines.  La menace brandie par un groupe de 32 députés qui ont décliné l’invitation du président  fondateur, de geler leur participation aux activités du bloc parlementaire et du parti, la seule structure qui se prévaut de la légitimité, a amené les deux hommes  à peser de tout leur poids pour éviter la scission. C’est ainsi qu’Ennaceur  a préparé une feuille de route qu’il a soumise aux deux parties.  Il a reçu, séparément, les protagonistes pour les sonder, essayer de rapprocher les vues  et leurs avancer des propositions qui pourraient constituer une sortie de crise.

Dimanche après midi le groupe des 32 a tenu une réunion pour arrêter leur position à la lumière de la situation après le report de la réunion du bureau exécutif prévu pour aujourd’hui. Ennaceur qui a été sollicité pour présenter sa feuille de route a expliqué aux participants que les divergences ne doivent  en aucun cas aboutir à la division, un mauvais compromis vaut mieux qu’une scission. Il a tracé deux ligne rouges, pas question d’entamer l’unité du groupe parlementaire et de fissure celle du parti. Ce qui pourrait entrainer un changement dans les équilibres à l’intérieur de l’Assemblée et au sein du gouvernement. Avec de possibles autres conséquences  dont la fissure de la coalition gouvernementale, ce qui  impliquerait un changement de gouvernement et surtout de cap  dans la gestion des affaires du pays dont la stabilité serait en danger.

 

 

 

 

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