Crise Nida Tounes : se dirige-t-on vers la création d’un Néo Nida ?

On le disait, déjà au bord de l’implosion, le mouvement de Nida Tounes dont le feuilleton n’en finit pas avec  ses intrigues et ses langueurs.  Même les plus optimistes commencent à perdre tout espoir de réconciliation entre  les enfants de Bourguiba, représentés par le secrétaire général Mohsen Marzouk et les 32 députés démissionnaires  et ceux de Thaalbi alignés derrière le vice-président Hafedh Caid Essebsi avec le reste du bloc parlementaire.

La médiation de Mohamed Ennaceur, pourtant approuvée par les deux clans, n’a pas abouti et Marzouk a anticipé en organisant, samedi 21 novembre,  une rencontre avec les cadres du parti pour  réitérer leur opposition à l’organisation d’un congrès constitutif prôné par l’autre clan et leur attachement au bureau exécutif comme étant la seule structure légitime. Alors que leurs rivaux s’en tiennent uniquement au comité constitutif formé des onze membres fondateurs en plus du président Mohamed Ennaceur, du président du groupe parlementaire Fadhel Omrane et du vice-président Hafedh Caid Essebsi.

Entre les deux parties, le courant ne passe plus. Pis, les accusations formulées de part et d’autre ont fini par approfondir le fossé et la rupture est pratiquement consommée. Même la proposition du président-fondateur Béji Caid Essebsi d’organiser d’abord un congrès constitutif au mois de janvier 2016 lequel sera suivi d’un congrès électif après les élections municipales a été rejetée par les « Marzoukistes » parce que « copiée sur celle de son fils », selon eux.

Aujourd’hui, lundi 23 novembre, les députés démissionnaires qui ont, entre-temps, suspendu leur décision, vont  l’entériner. Mercredi 25, se tiendra la réunion du bureau exécutif à l’appel du secrétaire général Mohsen Marzouk . Quel que soit le nombre de participants, le BE va prendre un certain nombre de décisions dont la fixation de la date et du lieu du congrès électif, la constitution de la commission d’organisation et éventuellement la formation d’une nouvelle équipe dirigeante.

Toutefois, la création d’un nouveau parti est, pour le moment exclue, selon les déclarations mêmes du secrétaire général. Mais l’idée d’un Néo Nida est déjà en l’air. Elle sera, certainement, concrétisée au cours du congrès du clan de Marzouk, si d’ici là, la rupture est consommée.