David Ali Sonboly, le Germano-iranien qui a paralysé Munich

David Ali Sonboly, le Germano-iranien qui a paralysé Munich

 

Il s’appelait David Ali Sonboly. C’est le jeune Germano-iranien de 18 ans qui a paralysé Munich vendredi soir et tué 9 personnes avant de se suicider.

A peine sorti de l'adolescence à la chevelure foncée abondante et à la démarche chaloupée, le jeune homme introverti et souffrant d'une « forme de dépression » qui a abattu neuf personnes de sang-froid avant de se donner la mort, est le type même d'un « forcené ». « Il n'y a pas d'autres raisons », insiste le parquet de Munich, osant même évoquer un « acte classique ».

Au lendemain de cette attaque qui a pétrifié l'Allemagne et replongé l'Europe dans la psychose des attentats de ces derniers mois, la piste du terrorisme islamiste est totalement écartée. « Il n'y a absolument aucun lien avec l'Etat islamique », a insisté le chef de la police locale, Hubertus Andrä. Il a agi « sans motivation politique », ajoute le procureur. Fasciné par les tueries de masse, le tireur solitaire semble avoir davantage été inspiré par le Norvégien Anders Behring Breivik. C’était d’ailleurs le 5ème anniversaire de l’acte de ce forcené nordique qui a tué 77 jeunes dans une île.

Un coup de folie qui cadre plus avec le portrait dressé par ses voisins du quartier de Maxvorstadt, celui d'un enfant poli et souriant mais pas forcément à l'aise dans sa carcasse d'adolescent. Né d'un père chauffeur de taxi et d'une mère employée dans une grande surface, tous deux anciens demandeurs d'asile arrivés d'Iran à la fin des années 1990, David Ali Sonboly est né et a grandi à Munich.

Doté de la double nationalité allemande et iranienne, il était scolarisé dans une école de ce quartier mixte en pleine rénovation, où les logements sociaux côtoient les cafés branchés. Sa famille réside au 5e étage d'un immeuble moderne et bien entretenu où elle est unanimement appréciée. Discret, moins expansif que son petit frère, David Ali Sonboly gagnait un peu d'argent en distribuant des journaux gratuits et se distinguait par sa passion pour les jeux vidéo, notamment les plus violents. Un élément qui, selon le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a « joué un rôle » dans cette affaire.

A l'aise dans un monde virtuel, le jeune homme inconnu des services de police et de renseignement l'était manifestement moins à l'école. « Il n'était pas très populaire et n'avait pas beaucoup d'amis, indique Safete, une de ses voisines de 14 ans, scolarisée dans le même établissement l'an dernier. On sentait qu'il n'allait pas forcément bien mais ça ne l'empêchait pas de se montrer gentil. » Si la religion n'a joué aucun rôle dans son projet, l'auteur de la fusillade était manifestement en recherche d'identité. Thomas de Maizière a indiqué que ce musulman d'obédience chiite s'était récemment converti au christianisme, d'où l'ajout du prénom David.

Pris à partie par un riverain qui l'a filmé vendredi soir pendant sa cavale l'arme à la main, on l'entend s'écrier : « Je suis allemand, je suis né ici » avant d'évoquer le suivi d'un « traitement hospitalier » semble-t-il bien réel. De quoi renforcer l'image d'un être instable. Les premiers éléments de l'enquête prouvent néanmoins que David Ali Sonboly a prémédité son geste. Il avait mis au point un stratagème machiavélique : afin d'attirer le plus de monde possible au McDonald's, il avait piraté un compte Facebook pour y diffuser un message parlant de réductions de prix. Une promotion censée débuter à 16 heures, moins de deux heures avant son passage à l'acte.

Ses jeunes voisines qui l'avaient croisé à midi vendredi avaient d'ailleurs perçu un léger trouble. « Alors que d'habitude il dit bonjour, cette fois il ne nous avait pas saluées, évoquent-elles. Il avait la tête baissée et regardait ses pieds. Ce n'était pas son comportement habituel mais on était évidemment loin d'imaginer ce qu'il préparait. »

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