Démarrage de l’agence de notation tunisienne PBR Rating présidée par Taoufik Baccar
Le démarrage officiel de l’activité de l’agence de notation tunisienne “PBR Rating”, dont la naissance a été actée, il y a quelques jours, a été annoncé, jeudi à Tunis, lors de la signature d’une convention de parrainage entre l’association professionnelle tunisienne des banques et établissements financiers et cette agence. Elle opérera dans un premier temps en Tunisie, avant de couvrir le reste de l’Afrique du nord, à compter de septembre, en commençant par le Caire et Casablanca.
PBR Rating est née de l’initiative d’un groupement d’experts financiers, économiques et juridiques tunisiens, qui œuvrent depuis 2008, au déploiement de l’activité de notation financière en Tunisie, par des acteurs locaux. Sa création vient combler un manque latent, d’une agence locale capable de mesurer avec justesse les risques inhérents à la gestion des opérations de financement et d’endettement et ceux spécifiques aux considérations pays/régions, à l’instar de ses homologues africaines Agusto&Con, Global Credit Rating Co, WARA et Bloomfield Investment Corporation, etc.
Intervenant, le président de la PBR Rating, Taoufik Baccar, a estimé que “les normes internationales en matière de transparence ont gagné en exigence, ce qui ne permet plus au pays de faire l’économie des services de notation et de façon générale des services financiers qui concourent à davantage de transparence”.
Et d’ajouter “la Tunisie a connu depuis 2011, des revers dans ce domaine, comme l’atteste la baisse de son rating de 6 à 7 cran, et son inscription parmi les pays à déficience stratégique en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et de le financement du terrorisme. Face à ces revers, des services tels que le rating ou le conseil dans des domaines aussi spécialisés que le blanchiment d’argent sont quasiment inexistants”.
Par ailleurs, le recours à des agences internationales ou à des bureaux spécialisés reste prohibitif et génère pour le pays des sorties de devises, dont il peut s’en départir si il réussit à créer une agence spécialisée.
“Dans ce cadre, les objectifs de PBR Rating consistent essentiellement à accompagner les efforts menés par le pays pour renforcer la transparence notamment dans le secteur financier en proposant des services de proximité, à des coûts acceptables, à développer le marché financier -le rating étant une manière d’amener les entreprises à se faire coter en bourse ou à lever des fonds et d’accompagner les banques pour les besoins de notation des risques-, à diffuser davantage la culture de la transparence et de la notation, à créer un noyau de spécialistes dans le rating qui pourrait faire prévaloir leurs compétences à l’échelle nationale mais aussi maghrébine et africaine et à contribuer à l’attractivité du site tunisien”, a-t-il précisé.
Toujours selon lui, “PBR Rating pourra se prévaloir d’une grande connaissance du contexte local. Elle opérera concomitamment sur les deux segments Corporate et risque souverain. Elle ne remplacera pas les agences internationales qui notent essentiellement les risques en devises, mais elle se placera sur le marché domestique et pourra se développer compte tenu de l’intérêt que portent les autorités aux questions relatives aux marché monétaire et financier”.
Baccar a également fait savoir que “les experts ayant créé PBR Rating, travaillent parallèlement sur une initiative ayant trait à la question de lutte contre le blanchiment d’argent et de financement de terrorisme.
Cette initiative qui se sera annoncée très bientôt sera complémentaire à la création de l’agence PBR Rating, dans la mesure où elle touche également à la question de transparence”.
De son côté, le président de l’APTBEF, Ahmed El Karm, a souligné que “l’économie tunisienne a besoin -pour qu’elle puisse s’organiser, fonctionner et se financer convenablement- d’une évaluation parce que plusieurs instruments financiers et règles de gouvernance financière sont basés sur des exigences de notation préalable”.
“Les règles de Bâle II et de Bâle III, l’accès au marché financier, le recours au marché international exigent également des notations préalables. L’absence d’un organe crédible de notation nous a longtemps pénalisé, et c’est la raison pour laquelle l’APTBEF n’a pas hésité à parrainer ce nouveau-né qui sera d’un grand apport”, a-t-il encore précisé.
Assistant à la cérémonie de signature de la convention de parrainage, le ministre des Finances, Mohamed Ridha Chalghoum, a souligné “l’importance pour les institutions financières d’avoir les informations nécessaires et crédibles qui leur permettront de mobiliser les ressources et d’optimiser leur emploi”.
Il a indiqué que “cette initiative arrive à temps pour combler ce vide en matière d’informations financières”, affirmant “la nécessité pour PBR Rating de se conformer, dans le cadre de son activité, aux standards internationaux pour avoir la crédibilité requise à l’échelle nationale et internationale, et de définir les garde-fous nécessaires pour éviter d’éventuels dérapages”.
Le ministre, a fait savoir que l’amendement de la loi portant organisation du marché financier, réservera une partie à l’activité de notation et d’analyse financière.
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