Développement des énergies vertes en Tunisie

Le Conseil des ministres, tenu, vendredi dernier, sous la présidence du chef de l'Etat a permis d'évoquer les résultats probants enregistrés par

le programme national de maîtrise de l'énergie à travers la promotion des énergies renouvelables et l'augmentation de la capacité de ces énergies alternatives à produire de l'électricité.

En effet, parmi les énergies renouvelables à promouvoir en Tunisie, figurent l'éolien (énergie du vent), le solaire, l'hydroélectricité (énergie provenant de l'eau) et la biomasse (énergie provenant des déchets organiques).

Le programme de promotion de l'énergie renouvelable, notamment, l'énergie solaire, a permis de multiplier par douze (12), le rythme d'installation des chauffe-eau solaires.
Le nombre de ces installations est passé, ainsi, de 7.000 m2 en 2004 à 85 000 m2 actuellement, grâce au dispositif de financement mis en place sur ordre du chef de l'Etat.

En ce qui concerne l'énergie du vent, une station éolienne a été créée à Sidi Daoud d'une capacité totale d'environ 55 mégawatts outre l'expérience des petites éoliennes dans le milieu rural (12 éoliennes). Parallèlement, un atlas du vent en Tunisie vient d'être mis au point.

Sur un autre plan, une cinquantaine de stations ont été créées pour la production de la biomasse à partir des déchets des exploitations agricoles. Une autre station pilote de production de la biomasse et de l'électricité à travers la valorisation des déchets des volailles a été mise en place.
Il s'agit également de la création de la station de production d'électricité à travers la valorisation des déchets du marché de gros de Bir El Kassaa à Tunis.

Dans le même cadre, quelque 16 000 couvercles métalliques de fours traditionnels « tabouna » ont été distribués dans l'objectif d'économiser le bois de feu, notamment dans les milieux ruraux.

Conformément aux objectifs du programme national de promotion des énergies renouvelables, et notamment l'énergie solaire, la part de ces énergies dans la consommation globale de l'énergie, sera quintuplée, d'ici 2014, outre la production de 550 Mégawatts d'énergies renouvelables : énergie éolienne, biomasse, solaire... Quelque 350 mille m2 de chauffe-eau solaires additionnels seront créés outre la réalisation de 5 mille toits solaires à l'horizon 2014.

Le Plan solaire tunisien (PST) concerne les domaines de l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables en conformité avec l'approche adoptée pour le Plan solaire méditerranéen (PSM), et ce, dans l'objectif de s'adapter à la dynamique enregistrée dans la région euro-méditérranéenne et garantir plus d'opportunités pour mobiliser les ressources nécessaires à sa réalisation.

Le PST s'inscrit dans le cadre d'une vision globale à long terme (2030), visant la diversification des sources d'énergie, la réalisation de la sécurité énergétique à moindre coût et la limitation des émissions de gaz à effet de serre.

Le plan comporte 40 projets d'un coût de 4 milliards de dinars, pour la période 2010-2016. L'objectif du Plan solaire tunisien (PST) est d'atteindre un niveau d'efficacité énergétique des activités économiques proche des pays industriels.

Il s'agit d'exercer une pression sur la demande en énergie, d'atteindre 24 pc d'économie d'énergie en 2016, et 40 pc en 2030, d'accroître la contribution des énergies renouvelables dans la consommation totale d'énergie, notamment, en ce qui concerne l'utilisation des énergies renouvelables dans la production d'électricité.
Celle ci est appelée à produire 1000 mégawatts en 2016 et 4700 mégawatts en 2030, soit 40 pc de la production totale d'électricité.

La réalisation du (PST) va permettre à la Tunisie de devenir un site attractif pour les investissements directs étrangers (IDE), notamment, dans le solaire. Le but est d'utiliser les énergies vertes pour produire de l'électricité en vue de satisfaire les besoins nationaux, d'en d'exporter l'excédent et de créer de nouveaux emplois.

Les interventions de l'Agence nationale de maîtrise d'énergie (ANME) seront axées dans le domaine de promotion des énergies renouvelables sur la concrétisation des objectifs du Programme de maîtrise de l'énergie pour le période (2008-2011) et du PST.

L'année 2011 sera marquée, également, par la poursuite de la réalisation, par la STEG, des fermes éoliennes (190 mégawatts), du projet d'auto- production d'électricité générée par l'énergie éolienne pour l'alimentation d'entreprises industrielles très consommatrices d'électricité. Il est prévu d'installer une capacité supplémentaire de 60 Mégawatts (MW).

L'Agence œuvre, de concert avec le Programme des nations unies pour le développement (PNUD), à encourager le secteur privé à subvenir à ses besoins en électricité générée par l'énergie éolienne.

A cette fin, l'accent est mis sur la mise au point d'un cadre juridique incitatif à l'investissement privé dans ce créneau et sur le renforcement des capacités institutionnelles et techniques des différentes parties intervenantes en la matière.

L'énergie éolienne sera utilisée, entre autres, pour dessaler les eaux.
Dans cette optique, la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (SONEDE) étudie la faisabilité technico-économique d'une ferme éolienne devant alimenter en électricité une station de dessalement des eaux au sud du pays.

S'agissant de l'énergie biomasse, plusieurs unités de valorisation des déchets agricoles seront créées aux fins de produire de l'électricité et de l'utiliser pour couvrir une partie des besoins de plusieurs exploitations en électricité lesquelles seront, du reste, dotées des équipements nécessaires. L'objectif national est de porter la capacité de production de cette énergie à 1 mégawatt.

Par ailleurs un projet est en cours pour utiliser les énergies renouvelables dans le pompage des eaux dédiées à l'irrigation agricole. Durant la période 2010-2011, pas moins de 100 puits seront équipés de stations de pompage fonctionnant à l'énergie hybride (éolienne, carburant…), une telle option a pour avantage d'économiser d'importantes quantités de carburant.