Donald Trump annonce le retrait des Etats Unis de l’accord sur le nucléaire iranien
Le président américain Donald Trump a annoncé mardi le retrait des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien, au risque d’ouvrir une période de vives tensions avec ses alliés européens et d’incertitudes quant aux ambitions atomiques de Téhéran.
Quinze mois après son arrivée au pouvoir, le 45ème président des Etats-Unis a décidé, comme il l’avait promis en campagne, de sortir de cet accord emblématique conclu en 2015 par son prédécesseur démocrate Barack Obama après 21 mois de négociations acharnées.
« J’annonce aujourd’hui que les Etats-Unis vont se retirer de l’accord nucléaire iranien », a-t-il déclaré dans une allocution télévisée depuis la Maison Blanche, annonçant le rétablissement des sanctions, contre la République islamique, qui avaient été levées en contrepartie de l’engagement pris par l’Iran de ne pas se doter de l’arme nucléaire.
Le locataire de la Maison Blanche n’a donné aucune précision sur la nature des sanctions qui seraient rétablies et à quelle échéance mais il a mis en garde : « tout pays qui aidera l’Iran dans sa quête d’armes nucléaires pourrait aussi être fortement sanctionné par les Etats-Unis ». Dénonçant avec force cet accord « désastreux », il a assuré avoir la « preuve » que le régime iranien avait menti sur ses activités nucléaires.
Si le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué qu’il soutenait « totalement » la décision « courageuse » de Donald Trump, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont regretté ce choix. Dans une déclaration conjointe, le président Emmanuel Macron, la Première ministre Theresa May et la chancelière Angela Merkel ont déclaré avoir pris note de la décision de Donald Trump, avec « regret et préoccupation ».
L’allocution du président des Etats-Unis était très attendue au Moyen-Orient où beaucoup redoutent une escalade avec la République islamique mais aussi de l’autre côté de planète, en Corée du Nord, à l’approche du sommet entre Donald Trump et Kim Jong Un sur la dénucléarisation de la péninsule.
A l’exception des Etats-Unis, tous les signataires ont défendu jusqu’au bout ce compromis qu’ils jugent « historique », soulignant que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a régulièrement certifié le respect par Téhéran des termes du texte censé garantir le caractère non militaire de son programme nucléaire.
Le chef de la diplomatie allemand Heiko Maas a dit redouter « qu’un échec ne conduise à une escalade » au Moyen-Orient.
En contrepartie des engagements pris par Téhéran, Washington a suspendu ses sanctions liées au programme nucléaire iranien. Mais la loi américaine impose au président de se prononcer sur le renouvellement de cette suspension tous les 120 ou 180 jours, selon le type de mesures punitives.
Certaines suspensions arrivent à échéance samedi, mais le gros d’entre elles restent en théorie en vigueur jusqu’à mi-juillet.
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