Donald Trump avertit : Israël perdrait le soutien américain en cas d'annexion de la Cisjordanie

   Donald Trump avertit : Israël perdrait le soutien américain en cas d'annexion de la Cisjordanie

 

Le président américain Donald Trump a averti qu'Israël perdrait le soutien américain en cas d'annexion de la Cisjordanie, dans un entretien publié jeudi 23 octobre, au moment où son secrétaire d'État Marco Rubio, en visite à Jérusalem, se disait "confiant" dans le maintien du cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Israël perdrait tout le soutien des États-Unis si cela se produisait", a déclaré le président américain dans une interview accordée au magazine Time, cinq jours après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. "Cela n'arrivera pas. Cela n'arrivera pas parce que j'ai donné ma parole aux pays arabes", dans le cadre des négociations sur le cessez-le-feu à Gaza, avait-il ajouté.

En pleine visite mercredi en Israël du vice-président américain J. D. Vance, la Knesset s'est prononcée pour l'examen de deux projets de loi visant à étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Pour les responsables américains, ce projet nuit aux efforts visant à consolider le fragile cessez-le-feu à Gaza, basé sur le plan de Donald Trump pour mettre fin définitivement à deux ans de guerre. J. D. Vance a assuré jeudi avant de quitter le pays que la Cisjordanie ne "serait pas annexée par Israël".

Plus tard, jeudi, le président américain a surenchéri, assurant qu'Israël "ne va rien faire" avec la Cisjordanie. "Ne vous inquiétez pas pour la Cisjordanie, Israël ne va rien faire avec", a-t-il déclaré aux journalistes à la Maison Blanche lorsqu'on lui a demandé s'il était préoccupé par les votes au Parlement israélien.

Avant de quitter Washington mercredi, Marco Rubio avait estimé qu'un tel projet, soutenu par l'extrême droite israélienne, "menacerait" le cessez-le-feu à Gaza et serait "contre-productif". Après avoir rencontré jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le secrétaire d'État s'est toutefois dit "confiant et positif" sur le maintien de la trêve.

"Nous sommes également lucides face aux défis", a-t-il ajouté. Benjamin Netanyahu a de son côté évacué toute suggestion de tension avec les États-Unis, en qualifiant Marco Rubio d'"ami extraordinaire d'Israël" et en déclarant que les visites consécutives de responsables américains s'inscrivaient dans "un cercle de confiance et de partenariat".

Plusieurs responsables américains se sont succédés cette semaine à Jérusalem pour tenter de cimenter le cessez-le-feu à Gaza, alors que l'accord entre Israël et le Hamas a paru vaciller dimanche. Jeudi, des délégations du Hamas et du Fatah, le parti du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, se sont réunies en Égypte pour évoquer les dispositions à prendre après la guerre, selon un média égyptien.

J. D. Vance avait reconnu mercredi que les prochaines étapes de l'accord, dont le désarmement du Hamas et la reconstruction de Gaza, seraient "très difficiles". La première phase de l'accord prévoit, outre le cessez-le-feu, la libération de tous les otages, vivants et morts, retenus à Gaza depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, le début du retrait israélien et l'afflux de l'aide humanitaire.

Le Hamas a libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants encore à Gaza. Il devait aussi rendre à cette date les 28 corps des captifs qu'il retient, mais il n'en a restitué que 15 jusque-là, arguant de difficultés pour trouver les dépouilles dans le territoire en ruines. Israël a restitué en échange 195 corps de Palestiniens.

Les forces israéliennes se sont retirées de secteurs de Gaza mais contrôlent toujours environ la moitié du territoire assiégé. Les phases ultérieures du plan Trump prévoient, notamment, un nouveau retrait israélien, le désarmement du Hamas, le déploiement d'une force de sécurité internationale ainsi que la reconstruction du territoire.

Le Hamas a jusqu'à présent refusé d'envisager son désarmement et ses combattants se sont redéployés dans des secteurs de Gaza après la trêve, affrontant des groupes armés dont il accuse certains de "collaborer" avec Israël.

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