En attendant le choix de la personnalité la plus apte, voici ce qui pourrait se passer
En ce samedi 25 Juillet qui coïncide avec la célébration du 63ème anniversaire de la fête de la République, toute la Tunisie est suspendue au choix de «la personnalité la mieux à même de parvenir de former un Gouvernement conformément aux dispositions de l’article 89 », dans une situation semblable à celle de la désignation de l’actuel locataire de la Kasbah Elyès Fakhfakh. Sauf que cette fois-ci, la personnalité choisie va succéder à un chef de gouvernement démissionnaire, une première dans l’histoire de la République. Visée par une motion de censure, Fakhfakh a présenté sa démission au président de la république anticipant ainsi le vote de défiance tirant ainsi le tapis sous les pieds des auteurs de la motion, ramenant l’initiative au chef de l’Etat.
Fidèle à sa démarche, Kais Saied, soucieux de respecter les termes de la Constitution qui a fixé un délai de dix jours pour annoncer le choix de « l’élu », a demandé, par écrit, aux partis politiques et aux groupes parlementaires de lui remettre sous plis fermés leurs propositions au plus tard avant le 23 Juillet à minuit. Il s’est réservé deux jours, hier et aujourd’hui, pour éplucher les dossiers des candidats avant d’annoncer son choix.
Certains partis comme le mouvement Ennahdha et son allié de circonstances Qalb Tounes se sont mis d’accord pour proposer les mêmes noms, Fadhel Abdelkéfi et Khayam Turki, deux noms qui figurent dans d’autres listes beaucoup plus par opportunisme que par conviction. Outre ces deux personnalités d’autres noms sont avancés dont notamment ceux de l’ancien ministre Khaled Kaddour, proche de l’Ugtt et Hakim Ben Hammouda. Tout comme le président du groupe parlementaire National Hatem Mliki et l’ancienne ministre Sonya Becheickh.
Kais Saied sera mis devant un choix cornélien : soit opter pour le choix de la personnalité autour de qui s’est dégagé un certain consensus et qui pourrait obtenir la majorité absolue sans peine, comme Fadhel Abdelkéfi ou Khayam Turki et à un degré moindre Khaled Kaddour et Hakim Ben Hammouda, ou proposer une personnalité « inconnue » mais qui a ses faveurs, comme ce fut le cas d’Elyès Fakhfakh. Ses critères de choix ne sont pas forcément ceux des partis et des groupes parlementaires. La Constitution ne l’oblige pas à choisir la personnalité classée ne tête de liste.
Une fois chargée de former le gouvernement, la personnalité « la plus apte » a un mois, renouvelable une seule fois, devant elle pour annoncer la formation de son équipe et de solliciter le vote de confiance au parlement. Si la confiance est accordé au nouveau gouvernement, il s’installera au plus 48 heures après. Dans le cas contraire, l’initiative reviendra encore une fois une fois au président de la République pour le choix d’un nouveau candidat dans les mêmes conditions énoncées dans l’article 89 de la Constitution. « Si dans les quatre mois suivant la première désignation, les membres de l’Assemblée des représentants du peuple n’ont pas accordé la confiance au Gouvernement, le Président de la République peut dissoudre l’Assemblée des représentants du peuple et convoquer de nouvelles élections législatives dans un délai de quarante-cinq jours au plus tôt et de quatre-vingt-dix jours au plus tard ».
Elyès Fakhfakh pourrait rester sur place sept mois encore, soit jsuqu'au mois de mars 2021. Voire plus!
B.O
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