Ennahdha lâche Habib Essid et confie à Nidaa Tounés et à la présidence le choix du prochain chef du gouvernement
De retour de Paris, Rached Ghannouchi a réuni le bureau exécutif du mouvement Ennahdha pour discuter de l’initiative présidentielle pour la formation d’un gouvernement d’union nationale. Curieusement il n’y est plus question de participation du mouvement islamiste à la mesure de son rang de premier parti du parlement ni de l’affirmation que le prochain gouvernement pourrait être dirigé par l’actuel chef du gouvernement Habib Essid. De là à y voir une volonté de lâcher Habib Essid, les observateurs avertis n’ont pas manqué à le souligner. « Ennahdha demeure attaché à la formation d’un gouvernement d’union nationale en s’appuyant sur les résultats des élections de 2014 et non sur la base de la nouvelle réalité des partis », a déclaré sans détours Ajmi Lourimi, membre du bureau exécutif du mouvement.
Selon lui, le Mouvement « Nidaa Tounes » et la présidence de la République sont les premiers concernés par la nomination d'un nouveau chef du gouvernement. « La personnalité pressentie pour conduire le gouvernement doit avoir une approche politique et bénéficier d’un large consensus pour engager les réformes nécessaires, garantir la stabilité socio-économique et réaliser les priorités définies lors du dialogue ». On a remarqué qu’il n’est plus question de voir Habib Essid rempiler à Dar el-Bey. Bien au contraire Ennahdha se dit implicitement qu’il est d’accord pour qu’un Nidaïste dirige le prochain gouvernement. Le mouvement Ennahdha, forme l’espoir de voir les concertations aller vite en souhaitant qu’elles puissent prendre fin d’ici la fin du mois de Ramadan. Mais il n’est pas d’avis que les choses soient bâclées. Selon Lourimi, la réunion a également permis de dresser le bilan de la récente visite du président du mouvement Rached Ghanouchi à Paris. A cet égard, il a tenu à préciser que cette visite fait suite à une invitation du ministère français des Affaires étrangères.
Destinée à restaurer la confiance de la France en l’expérience politique tunisienne, a-t-il expliqué, cette visite vise également à renforcer les relations tuniso-françaises et à inciter les opérateurs français à investir en Tunisie. Dans le même contexte, Lourimi a démenti les propos indiquant que la visite de Ghannouchi à Paris a été précédée par une visite à l'Algérie.
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