Étude IACE : Les leviers de croissance du tourisme tunisien d’ici 2030

Présentée par Safouane Ben Aïssa, consultant, lors de la 9ᵉ édition du Tunisia Economic Forum, organisée aujourd'hui par l’IACE sous le thème « Le tourisme en Tunisie : vers de nouveaux horizons », dresse un état des lieux et des perspectives du secteur touristique tunisien.
L’analyse met en avant cinq créneaux stratégiques, à savoir,
- Le tourisme senior, principalement européen, représente un fort potentiel en basse saison grâce à des séjours longs (3 à 6 semaines) mêlant hébergement, soins légers et activités culturelles.
- Le tourisme de santé et de bien-être, déjà reconnu à l’international, consolide la place de la Tunisie sur les marchés de la chirurgie esthétique, des soins dentaires et de la thalassothérapie, avec une clientèle fidèle parmi la diaspora, les Maghrébins et les Européens.
- Les maisons d’hôtes et le tourisme rural connaissent une montée en puissance, portés par la recherche d’authenticité, l’écotourisme et les circuits culturels, favorisant une meilleure intégration des régions intérieures.
- Le tourisme haut de gamme, encore embryonnaire, est jugé indispensable pour diversifier l’offre et attirer une clientèle à fort pouvoir d’achat.
- Le tourisme locatif via des plateformes (Airbnb, Abritel, etc.) poursuit sa progression, particulièrement dans les grandes villes et les zones balnéaires.
Trois scénarios pour 2025-2030
L’étude modélise trois trajectoires possibles :
- Un scénario conservateur, marqué par une croissance modeste freinée par des contraintes structurelles ;
- Un scénario central, reposant sur la consolidation des segments existants ;
- Un scénario ambitieux, misant sur la diversification, la digitalisation, des investissements ciblés et une politique publique proactive.
Feuille de route et impacts attendus
Entre 2026 et 2028, plusieurs leviers sont proposés : visas de long séjour et offres « basse saison » pour les seniors, label national et portail de rendez-vous pour le tourisme de santé, fonds de rénovation pour les maisons d’hôtes, label « Luxury Tunisia » pour le haut de gamme, ainsi qu’un registre et une fiscalité simplifiée pour le locatif.
Les retombées économiques seraient significatives : un gain estimé à 1,17 milliard de dinars par rapport à 2025, la création de 23 000 à 33 000 emplois selon les scénarios, et des recettes fiscales en hausse, notamment via la TVA et l’impôt sur les sociétés et les revenus. L’impact régional attendu se traduit par une meilleure diversification et une désaisonnalisation de l’activité touristique.
I.Z.
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