Facebook en Tunisie devient un espace de propagande
L'académie allemande « Deutsche Welle Akadémie » en partenariat avec les sites tunisiens Nawaat et Radio Kalima organisent du 28 au 30 novembre
2011, à Tunis, un forum de dialogue entre les blogueurs sur l'utilisation de Facebook.
Ce réseau social est devenu le site le plus utilisé en Tunisie, avec un nombre d'inscrits estimé à deux millions 738 mille (selon Check Facebook).
A l'issue de la première journée de dialogue sous le thème «Dialogue de Blogueurs », les intervenants ont affirmé que la majorité des utilisateurs de Facebook en Tunisie ont « dévié » des objectifs de la Révolution pour servir de voie à une «propagande partisane» et «des conflits politiques ».
« Facebook en Tunisie est devenu un espace pour la propagande partisane et un outil d'échanges d'insultes entre les différents utilisateurs et les groupes d'intérêts », soulignent les participants.
Cet espace virtuel constitue désormais un moyen de diffusion de fausses informations après avoir été le bras médiatique de la Révolution qui a chassé le président déchu, soulignent les participants.
Le blogueur Samir Ben Gharbia (un des fondateurs du blog tunisien Nawaat), a affirmé que le réseau Facebook est actuellement le théâtre d'une bataille rangée entre «conservateurs et laïques ».
«Les tunisiens, toutes tendances confondues, sont en train de se massacrer sur Internet» , a renchéri M. Ben Gharbia, avant d'ajouter que l'humour politique sur le réseau social est devenu une « catastrophe ».
Le blogueur Firas Kéfi, a, pour sa part, mis en garde contre le phénomène « d'accusation d'impiété répandue sur le réseau facebook », laquelle accusation est adressée essentiellement aux défenseurs de la laïcité.
Il a ajouté que la jeunesse tunisienne, dépourvue de culture politique, ingurgite parfois les contenus extrémistes de Facebook sans distinguer le bon grain de l'ivraie. Pour l'activiste des droits de l'homme, Sihem Ben Sedrine, «les ennemis de la liberté utilisent à leur tour Internet pour diffuser de fausses informations ». le réseau est devenu une plate-forme propice à la E-délinquance (cybercriminalité), a-t-elle indiqué.