Fête de la République : Avis divergents sur le processus du 25 juillet

À l’occasion du 68e anniversaire de la proclamation de la République, plusieurs partis politiques ont publié des déclarations dans lesquelles ils se prononcent sur le processus initié le 25 juillet 2021 par le président de la République, Kaïs Saïed.
Les positions exprimées divergent entre ceux qui considèrent cette démarche comme une rectification du parcours révolutionnaire et ceux qui y voient une dérive politique n’ayant pas atteint les objectifs escomptés de l’application de l’article 80 de la Constitution de 2014.
Ainsi, le comité central du Parti des Patriotes Démocrates Unifié (courant Mongi Rahoui) a réaffirmé son soutien au processus du 25 juillet, saluant les avancées accomplies en matière de démantèlement des structures de l’ancien régime et de préservation de la souveraineté nationale. Selon ce parti, cette date incarne la convergence entre la volonté de l’État, celle du chef de l’État et celle du peuple, lequel aurait résisté à une décennie de chaos.
À l’inverse, le Parti des Travailleurs estime que les mesures présidentielles engagées depuis le 25 juillet ont vidé la République de ses contenus politiques, sociaux et culturels fondamentaux, précipitant le pays vers un effondrement généralisé.
Il appelle à l’instauration d’une République démocratique populaire et réaffirme son engagement à lutter contre toutes les formes de despotisme et les atteintes aux libertés et aux droits fondamentaux.
Le parti Amal wa Injaz (Travail et Réalisation) plaide pour une initiative politique globale de sauvetage, fondée sur l’ouverture, la responsabilité partagée et le rejet des pratiques d’exclusion, de stigmatisation et de division. Il appelle à une mobilisation nationale impliquant toutes les forces vives du pays, au-delà des appartenances politiques, dans un esprit de responsabilité et de dépassement des clivages actuels.
De son côté, le Mouvement Echaab insiste sur l’urgence d’accorder une attention accrue à la situation sociale, loin des discours complotistes et des accusations infondées. Il souligne l’importance de la maîtrise des prix, de la bonne gouvernance, de la numérisation de l’administration ainsi que de la réforme des secteurs de l’éducation et de la santé.
Tout en rappelant avoir initialement salué les mesures du 25 juillet, le parti constate aujourd’hui une impasse marquée par une concentration excessive des pouvoirs et l’absence de vision stratégique pour sortir le pays de la crise.
Le Parti Socialiste appelle, dans sa déclaration, à la mise en place d’un « pacte républicain » ainsi qu’à un projet économique et social de rupture avec les politiques menées depuis 2011.
Afek Tounes, quant à lui, exhorte les autorités à libérer les détenus politiques et les prisonniers d’opinion, et met en garde contre la montée d’un discours populiste susceptible d’ébranler les fondements de l’État rationnel. Le parti prône un nouveau modèle de développement basé sur la liberté d’entreprendre et la levée des entraves bureaucratiques freinant les forces productives.
Enfin, le Parti Destourien Libre (PDL) dénonce la fermeture de l’espace public, la désertification de la vie politique et civile ainsi que la diabolisation de l’action partisane. Il appelle les forces politiques et civiles engagées en faveur de la République et d’un pouvoir civil démocratique à élaborer un document de référence en vue d’une transition vers un climat politique sain, consolidant les fondements républicains.
Le PDL réaffirme son attachement à la souveraineté nationale, tout en soulignant l’importance du respect des garanties énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
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