Forte exposition des banques tunisiennes aux risques au vu de l’insuffisance des fonds propres

Forte exposition des banques tunisiennes aux risques au vu de l’insuffisance des fonds propres

A fin mai 2022, l’exposition des banques tunisiennes au risque souverain était de 16% des actifs du secteur, représentant 90% des fonds propres, selon une note publiée par l’agence de notation américaine Fitch Ratings.
 
Cette situation pose des risques pour le secteur bancaire au vu de l’insuffisance des fonds propres, et ce, malgré que le taux ne soit pas très élevé selon les normes régionales. 

L’exposition au risque du secteur est, selon l’agence, majoritairement en monnaie locale, ce qui révèle qu’une restructuration de la dette de l’Etat en monnaie locale pourrait lui causer des pertes substantielles.

Cependant, les pressions de liquidité se sont atténuées du fait de la poursuite de la mobilisation des dépôts et l’octroi de plus en plus prudent des crédits. 

Fitch Ratings a, en outre, annoncé que la dépendance du secteur bancaire vis-à-vis du financement de la BCT a atteint de 5% à fin mai 2022 contre 15% durant la même période de 2019. En effet, le ratio moyen des prêts/dépôts des clients a diminué à 111% à fin mai 2021 contre 114 % à fin mai 2022. 

L’agence de notation a précisé que le système bancaire tunisien est relativement peu sensible au resserrement des conditions financières mondiales, ce qui limite les risques de refinancement. 

En effet, la même source a affirmé qu’en dépit de la montée des risques de crédit et la dégradation de la qualité des actifs, la rentabilité des banques tunisiennes devrait contribuer à limiter l’impact du contexte opératoire contraignant du secteur.

Sachant que baisse des dotations aux provisions des créances et la hausse des taux d’intérêt ont engendré le retour fort de la rentabilité au premier semestre 2022.

D’ailleurs, Fitch Ratings s’attend à de nouvelles hausses du taux directeur de la BCT (dernière hausse de 25 points de base à 7,25 % était le 5 octobre 2022), et ce, suite à la persistance d’une inflation élevée (9,1% en septembre 2022 contre 8,6% en août) et de la dépréciation record du dinar tunisien par rapport au dollar américain (1,000 USD = 3,26650 DT à la date d’aujourd’hui). 

I.Z. 

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