France : La Grande Mosquée de Paris dénonce des propos « stigmatisants » d’une journaliste de France Info

La Grande Mosquée de Paris a annoncé avoir saisi l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) après la diffusion d’une séquence jugée «stigmatisante » sur France Info.
Dans un communiqué publié lundi, le recteur Chems-eddine Hafiz exprime « sa plus vive indignation » face à des propos tenus à l’antenne par une journaliste du service public français, assimilant les musulmans de France à une « menace démographique » et les suspectant d’antisémitisme.
Lors de ce passage, la journaliste Virginie Lecasble a affirmé : « On dit toujours qu’on a de moins en moins d’enfants en France. Mais la population qui est issue de l’immigration continue à avoir plus d’enfants que la population française. […] Vous savez qu’il y a un juif pour dix musulmans en France. »
Selon elle, « cela veut dire que la population juive se sent agressée. Et c’est tout à fait normal », a-t-elle poursuivi, avant de se faire interrompre par un autre intervenant présent sur le plateau : « Non mais pardon. Je ne peux pas vous laisser dire ça. »
Si un éditorialiste a tenté de corriger ces propos, la Grande Mosquée de Paris souligne que ceux-ci ont été « relancés par le présentateur et largement déroulés à l’antenne », évoquant une « logorrhée raciste » et un « imaginaire complotiste de type grand remplacement ».
Pour l’institution religieuse, la diffusion de tels discours sur un service public audiovisuel constitue « une extrême gravité ».
La Grande Mosquée rappelle qu’elle a « toujours refusé d’importer le conflit israélo-palestinien sur le sol français » et insiste sur « la nécessité impérieuse de préserver le vivre-ensemble ». Elle met également en avant les résultats d’une enquête Ifop qu’elle a commandée récemment : « Un musulman sur deux en France, y compris non-pratiquant, a subi une discrimination.
Diffuser des discours stigmatisants ne fait qu’aggraver un climat déjà délétère », estime l’institution religieuse. Face à ce qu’elle qualifie de « séquence honteuse », la Grande Mosquée annonce avoir saisi le gendarme de l'audiovisuel, l’ARCOM afin que « de tels propos, diffusés sur un média de service public, ne restent pas sans conséquence ».
« La République se construit sur l’égalité et la fraternité entre tous ses citoyens, et non sur la propagation de fantasmes ou l’essentialisation des uns contre les autres », conclut le recteur Chems-eddine Hafiz.
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