Gaza: Des frappes israéliennes d’une ampleur inédite font 330 morts

Gaza: Des frappes israéliennes d’une ampleur inédite font 330 morts

Des frappes israéliennes sans précédent depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 19 janvier ont fait au moins 330 morts à Gaza, a annoncé mardi la Défense civile du territoire palestinien, le Hamas accusant Israël de «reprendre la guerre».

Les Forces de défense israélienne et l’Agence de sécurité intérieure ont revendiqué «des frappes étendues sur des objectifs terroristes appartenant à l’organisation terroriste Hamas dans la bande de Gaza», dans un communiqué commun sur Telegram.

Les frappes qui ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi 18 mars 2025 ont fait «au moins 330 morts (…) pour la plupart des enfants, des femmes et des personnes âgées», a déclaré à l’AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile de Gaza, une organisation de premiers secours dépendant du Hamas.

«Le ministère de la Santé a également enregistré des centaines de blessés, dont des dizaines sont dans un état critique» à la suite de ces frappes, a indiqué à l’AFP le directeur du ministère, Mohammed Zaqout.

L’armée israélienne a ordonné mardi à la population de Gaza d’évacuer les zones frontalières après sa série de frappes intenses.

Cet ordre d’évacuation vaut «spécialement» pour les régions de Beit Hanoun (nord), Khirbet Khuza’a, Abasan al-Kabira et Abasan al-Jadida (sud) qui sont des «zones de combats dangereuses», a indiqué sur la plateforme X le porte-parole arabophone de l’armée, Avichay Adraee, appelant les habitants à «se déplacer vers les abris dans l’ouest de la ville de Gaza et dans la ville de Khan Younès».

«Arrêter de tuer»

Le Forum des familles, la plus grande association de proches d’otages en Israël, a demandé mardi au premier ministre, Benjamin Netanyahu, d’«arrêter de tuer» leurs proches. Cela après des attaques israéliennes intenses dans la nuit sur la bande de Gaza qui ont tué plus de 330 Palestiniens, essentiellement des femmes et des enfants.

«Les familles des otages exigent une réunion ce matin avec le premier ministre, le ministre de la Défense et le chef de l’équipe de négociations, au cours de laquelle on leur assurera comment les otages seront protégés de la pression militaire et comment on compte les ramener», détaille leur communiqué avant de conclure: «arrêtez de les tuer (…) maintenant!».

Le chef du ministère de l’Intérieur de Gaza tué

Le général de division Mahmoud Abou Watfa, à la tête du ministère de l’Intérieur pour la bande de Gaza, a été tué dans les attaques israéliennes de la nuit sur ce territoire, a appris mardi l’AFP auprès de deux sources du Hamas à Gaza.

Le général Abou Watfa, qui avait la haute main sur la police mais aussi les services de sécurité intérieurs du Hamas dans le territoire palestinien en guerre, a été tué à Gaza-ville, ont indiqué ces deux sources du Hamas, dont une au sein du ministère de l’Intérieur.

«Sacrifier» les otages

Ces frappes, décidées par le premier ministre Benyamin Netanyahou et son ministre de la Défense Israël Katz, font «suite au refus répété du Hamas de libérer nos otages ainsi qu’à son rejet de toutes les propositions qu’il a reçues de l’envoyé présidentiel américain Steve Witkoff et des médiateurs», a indiqué le gouvernement israélien. «Israël agira dorénavant contre le Hamas avec une force militaire accrue», a souligné la même source.

Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a accusé Benyamin Netanyahou de «torpiller» la trêve et de vouloir «sacrifier» les otages. Le dirigeant israélien «a décidé de reprendre la guerre d’extermination dans laquelle il voit une bouée de sauvetage pour les crises internes» que traverse Israël, a souligné l’organisation islamiste dans un communiqué.

«La décision de Netanyahou de reprendre la guerre est une décision de sacrifier les prisonniers (les otages aux mains du Hamas ou de ses alliés, ndlr) et une condamnation à mort à leur encontre», ajoute le texte.

«Freiner l’agression»

Le Hamas «travaille avec les médiateurs» internationaux pour «freiner l’agression d’Israël», a annoncé mardi à l’AFP un dirigeant du mouvement islamiste palestinien après une nuit de frappes intenses de l’armée israélienne sur la bande de Gaza.

Le Hamas «a accepté l’accord de cessez-le-feu et l’a appliqué entièrement mais l’occupation israélienne a renié ses engagements (…) en reprenant l’agression et la guerre», a indiqué le responsable, alors que le mouvement palestinien n’a jusqu’ici pas répondu aux frappes israéliennes.

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