Gaza: L'éveil d’une « alliance sacrée » fondamentaliste !

Par Mahjoub Lotfi Belhedi, Chercheur, spécialiste en réflexion stratégique

Il ne fait pas de doute que le génocide perpétré à « Gaza » en mode streaming n’aurait jamais eu lieu si les gardiens du temple de la prétendue « communauté internationale » n’ont pas pris délibérément une posture co-génocidaire en faveur de l’Etat sioniste.

Le génocide au pluriel à « Gaza » démontre sans équivoque que le concept de « communauté internationale », les commandements du « Droit International Humanitaire » et les lueurs d’espoir d’un véritable « Droit International des Droits de l’Homme » ne sont en réalité que des cheveaux de troie hautement apprivoisés pour une reconquête néocoloniale à sang et à feu du monde arabe et islamique basculant ainsi cette « utopie nécessaire » selon les termes de l’universitaire « Pierre de Sénarclens » à une sinistre « farce nécessaire » bien rôdée dans les coulisses du conseil de sécurité…  

Sur le plan idéologique, ce génocide au pluriel est l’illustration d’une convergence en cours de raffermissement entre les thèses sionistes et la  théorie  du « Choc des civilisations » de « Samuel Huntington » hissée au rang de la bible auprès des gouvernements américains depuis l’ère de « Kissinger »…

Dans son fameux ouvrage publié en 1996, l’universitaire polititogue américain « Samuel Huntington » considère que « le monde de l’après-guerre froide, les distinctions les plus importante ne sont pas idéologiques, politiques ou économiques. Elles sont d’ordre culturel. Peuple et nations tentent de répondre aux questions les plus élémentaires auxquelles les hommes peuvent être confrontés : Qui sommes-nous ? ».

En réponse à cette question existentielle, le politogue américain découpe le monde en neuf aires civilisationnelles (occidentale, latine, africaine, islamique, sinitique, hindoue, orthodoxe, bouddiste, niponne), considérant que les grandes réligions sont les socles sur lesquels les grandes civilisations reposent et qu’un affrontement entre les civilisations islamiques et confucéenne face à un occident déclinant est inévitable.

Pour ce spécialiste en science politique le retour de l’Islam n’est qu’un rejet sans appel de la culture occidentale et que « le probléme central de l’occident n’est pas le fondamentalisme islamique. C’est l’islam civilisation différente dont les représentants sont convaincus de la supériorité de leur culture et obsédés par l’infériorité de leur puissance »…

Cette représentation fragmentaire et conflictuelle du monde concorde au point de convergence non seulement aux visées du premier congrè sioniste tenu à Bâle en 1897 à fonder par le sang et par le feu un Etat sur le territoire palestinien mais aussi aux aspirations de nombreux sionistes américains qui croyaient au retour imminent et triomphal de Jésus au « Mont Sion » à Jérusalem…

En somme, le génocide au pluriel à « Gaza » ne fait que valider la thèse d’une convergence  spirituelle et utilitaire de ces deux théories prédatrices dans un monde Hobbesien où « l’homme est un loup à l’homme » !