Haro sur ces chiens mordants!

Innocenté après plus de deux ans d’emprisonnement, Riadh Mouakher symbolise ces victimes d’un système où la suspicion vaut parfois condamnation. Son calvaire interroge le rôle de la rumeur, de la vindicte et du silence coupable de ceux qui jugent sans savoir.
Après plus de deux ans passés derrière les barreaux, Riadh Mouakher a été blanchi de toutes les accusations portées contre lui.
Mais que pensent aujourd’hui ceux qui l’ont traîné dans la boue, ceux qui ont jeté son honneur aux chiens — ces chiens mordants qui attaquent sans discernement, au nom du slogan cynique : « S’il n’a rien fait, il rentrera ! »
Riadh Mouakher, le médecin, le père de famille, l’homme politique, a affronté l’épreuve dans la douleur et le silence, clamant son innocence à qui voulait bien l’entendre.
Cette voix, longtemps étouffée, a fini par être entendue par des juges intègres, impartiaux et professionnels, qui ont reconnu une vérité simple : son dossier était vide. Rien ne justifiait qu’on le prive ainsi de sa liberté — rien, sinon la rumeur, la suspicion et la facilité de condamner avant de juger.
Mais Riadh n’est pas le seul à avoir subi pareille injustice.
Avant lui, le directeur du district de la sécurité de Nabeul a été victime de calomnies avant d’être réhabilité. Et combien d’autres ? Des visages connus, des citoyens anonymes, broyés par la machine du soupçon, salis par une opinion publique prompte à juger, lente à réparer.
Puisse notre justice se souvenir, à chaque verdict, du serment qu’elle a prêté :
Faire triompher la liberté, car la liberté doit rester la règle,
et la privation de liberté, l’exception.
Aujourd’hui, Riadh Mouakher retrouve son honneur.
Mais ceux qui l’ont déshonoré sans preuve ni scrupule, ces chiens mordants de l’injustice et de la rumeur, eux, n’ont toujours pas été muselés.
B.O
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