Hôpital Charles-Nicolle: Appel à la raison pour limiter les dégâts et épargner l’Hôpital Public
Le lundi 22 septembre 2014 restera gravé dans la mémoire collective comme une journée noire pour l’hôpital public. La centrale syndicale a décrété une grève administrative de six jours paralysant notamment les caisses de paiement de l’hôpital. De ce fait, tout le monde bénéficiera de la gratuité totale des soins !
Pourtant, en l’état actuel, l’Hôpital Public vit une crise structurelle et budgétaire profonde. Les grands CHU et Hôpitaux régionaux en font les frais. Les professionnels de la santé subissent quotidiennement les conséquences de la précarité et des limitations de moyens. Le secteur public qui prend en charge plus de 80% des demandeurs de soins poursuit sa descente aux enfers dans l’indifférence générale. La situation budgétaire d’un grand CHU comme l’EPS Charles Nicolle, a enregistré en 2013, un déséquilibre budgétaire de 4337 mille dinars. C’est également le cas de la quasi-totalité des grands hôpitaux.
En déclenchant cette grève administrative qui touche dans le vif des institutions hospitalières déficitaires, on compromet sérieusement la situation budgétaire de ces dernières. On ne peut prétendre vouloir préserver les droits des citoyens à la santé tout en touchant à l’intégrité structurelle et fonctionnelle de l’hôpital public. C’est une violation inadmissible dont les retombées seront assumées à court terme par les professionnels de la santé et les demandeurs de soins.
Il aurait été plus logique que les professionnels de la santé, médecins, paramédicaux et agents administratifs se mobilisent pour un véritable plan de sauvetage de l’hôpital public, maillon essentiel, garantissant l’accès aux soins et lieu de formation incontournable. Aucune revendication syndicale ne peut justifier la dilapidation des revenus d’une institution publique.
L’UGTT, dont l’apport est indéniable dans le paysage politique actuel de notre pays, connaît mieux que quiconque que la politique de la terre brûlée ne peut qu’approfondir la crise tout en réduisant les chances de succès. L’hôpital public est encore debout, mais pour combien de temps encore ?