Houcine Abbassi souffle le chaud et le froid : nous sommes prêts à reprendre le dialogue

Alors que l’UGTT a publié un communiqué particulièrement virulent contre le gouvernement où il est question de mobilisation des travailleurs pour défendre leurs droits par tous les moyens légaux, le Secrétaire général de l’organisation Houcine Abbassi s’est montré plus conciliant en affirmant que son organisation est consciente de l’état difficile des finances publiques et qu’elle est disposée à consentir sa juste part des sacrifices dans la mesure où les autres catégories sociales feraient de même.

Invité sur le plateau « 24/7 » de Meriem Belkadhi, lundi 17 octobre, sur al-Hiwar Attounsi, Abbassi a réfuté que l’UGTT ait envisagé la grève générale. Les autres formes de militantisme ne seront entreprises qu’en cas d’échec du dialogue, a-t-il souligné. «Le gouvernement assure que l’UGTT est un véritable partenaire dans les négociations, alors qu’il n’en est rien dans les faits. », a-t-il dit. Il s’est insurgé avec force contre l’idée que l’UGTT est représenté au gouvernement déclarant que « même si le gouvernement une vingtaine de syndicalistes, ils ne représentent pas la centrale syndicale ».

Il s’est dit néanmoins prêt au dialogue avec le gouvernement à condition que ce soit un dialogue sérieux. D’ailleurs, il a annoncé qu’il répondra positivement à la lettre qu’il vient tout juste de recevoir du Chef du gouvernement Youssef Chahed pour une reprise du dialogue entre le gouvernement et la centrale syndicale. « Nous avons reçu une invitation de la part du chef du gouvernement pour reprendre le dialogue. Nous sommes prêts à le rencontrer mais dans le cadre d’un dialogue sérieux. Et si le président de la République nous invite, nous accepterons, également, son invitation. Nous sommes ouverts pour le dialogue qui respecte nos conditions », a-t-il dit. Il a indiqué qu’il rencontrera mardi matin le président de l’ARP Mohamed Ennaceur pour maintenir l’interaction entre l’assemblée et l’organisation ouvrière.

Il a affirmé que la centrale n’a pas formulé de nouvelles revendications, soulignant que les majorations salariales au titre de l’année 2015 ont été reportées d’un an pour ne pas alourdir les charges de l’Etat, « Youssef Chahed était au courant de la situation économique difficile. Habib Essid, en signant l’accord des augmentations salariales, avait un programme pour accroître les ressources financières de l’Etat. Cependant, les salariés ne peuvent pas subir, à eux seuls, les échecs des politiques économiques successives ».

Quant aux mesures imposées par le FMI « Parlons-en de ces mesures car j’ai rencontré quatre fois Christine Lagarde (directrice générale du FMI) et je sais que le problème de la masse salariale était un des problèmes évoqués et non le seul, mais peut-être le gouvernement cherche-t-il à commencer par les salariés car ils sont le maillon le plus faible, cela nous ne l’acceptons pas » a affirmé Houcine Abbassi.