Khalifa Haftar : « Pas de cessez-le-feu avec les groupes terroristes »
Dans un entretien à la chaîne France 24, le général libyen Khalifa Haftar a exclu toute possibilité d'entente politique avec les "terroristes". Après l'accord conclu avec Fayez al-Sarraj pour un cessez-le-feu, il n'a pas caché ses désaccords avec ce dernier.
Dans un entretien exclusif accordé au journaliste de France 24 Taoufik Mjaied, mercredi 26 juillet, le chef militaire libyen Khalifa Haftar, qui contrôle l’Est du pays, a rejeté toute éventualité de dialogue politique avec les groupes terroristes présents en Libye.
"Les solutions militaires sont réservées aux ennemis, par exemple, l’organisation État islamique, Al-Qaïda et le mouvement du groupe islamique combattant en Libye. Pour les groupes de défense de Benghazi et les nouveaux Frères musulmans, il n’y aura aucun dialogue. Nous traiterons avec eux par les armes. Aucun cessez-le-feu n’est envisageable avec eux", a-t-il asséné. Une allusion à peine voilée à certains des groupes armés, dont il accuse le Premier ministre d’union nationale, Fayez al-Sarraj, de s’être entouré pour assurer la défense d’une partie du pays.
Ces propos interviennent pourtant au lendemain de l'adoption inédite d'une déclaration commune en dix points par Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar à l’issue d’une rencontre organisée près de Paris à l’initiative d’Emmanuel Macron, en présence de l'émissaire de l'ONU Ghassan Salamé.
Pour Taoufik Mjaied, le général Haftar veut nettoyer la Libye de tous les groupes terroristes sans exception et refuse de siéger au sein d’un Conseil présidentiel où trois groupes terroristes sont représentés. Une armée unifiée est, pour lui, absolument indispensable en Libye.
Alors que le chaos règne en Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi il y a six ans, les deux hommes se sont notamment engagés sur un cessez-le-feu dans le pays, à l’exclusion des combats contre les groupes terroristes – ainsi que sur la tenue d'élections au printemps 2018.
Mais au-delà de cette déclaration commune, Khalifa Haftar n’a pas caché, dans l’entretien accordé à France 24, ses réticences vis-à-vis de la position du Premier ministre libyen sous les ordres duquel il refuse de travailler : "Personne ne peut mettre la main sur Tripoli. C’est la ville de tous les Libyens. Il faut arrêter les fanfaronnades inutiles. C’est un ingénieur, il faut qu’il reste dans son domaine et s’éloigne de ces fanfaronnades. Il ne possède que le verbe", a-t-il ainsi déclaré, fort de la légitimité qu’il a tiré de sa rencontre avec Emmanuel Macron.
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