La communication de nos Présidences en panne !
Avec la fin de mission ce mardi 1er décembre 2020 de Samah Meftah de son poste de conseillère auprès du chef du gouvernement, chargée de l’information et de la communication, les trois présidences se retrouvent dépourvues de responsable de communication.
Khaled Haddad, le conseiller en communication du président du Parlement tunisien, décédé d'une crise cardiaque, le samedi 14 novembre 2020, n’a pas été remplacé pour le moment.
Tout comme Rachida Ennaifer, qui n’a pas été remplacée dans son poste de conseillère principale auprès de la présidence de la République, chargée de la communication, depuis que Kais Saied a accepté sa démission le mardi 22 octobre 2020.
Cette bizarre coïncidence a fait que la communication, qui souffrait déjà d’un déficit chronique au niveau des trois présidences, se retrouve totalement en panne.
Il est inutile de rappeler, dans ce cadre, que quel que soit le jugement porté sur l'action réelle du président Kais Saied, proches et adversaires s'accordent sur un constat: il n'a su ni s’exprimer, ni expliquer, ni faire partager sa politique car il ne l'a jamais inscrite dans un dessein.
Pire: en se plongeant dans le film présidentiel depuis son arrivée à Carthage, on ne constate que ses absences prolongées et les scènes qui ont marqué la mémoire sont ses erreurs. Pas une, pas deux, mais une série qui a sali sa stature présidentielle et nourri le sentiment d'amateurisme.
Quant à Ghannouchi, on peut dire qu’il est très compliqué d'être entendu quand on est impopulaire. Sa communication, quel que soit le responsable, ne peut pas servir à beaucoup de chose, tellement il trouve du mal à avoir une assise au sein de la population, sans compter le fait qu'il est contesté au sein de la classe politique.
Alors qu’avec Hichem Mechichi intronisé à La Kasbah, dans une phase de crise exceptionnelle, aucune lisibilité n’a été perçue dans sa communication.
Les causes sont multiples. Elles sont d'abord politiques et stratégiques: impossible d'être compris quand on est fragile et qu’on hésite, difficile d'entraîner quand on ne veut pas se dévoiler.
Face à cette situation de vide dans les services de communication des trois présidences, il serait opportun que Mechichi, Ghannouchi et surtout Saied fassent les bons choix de leurs conseillers en communication pour mettre en valeur et soigner un tant soit peu leurs actions et images. Surtout que le pays regorge des chevronnés en matière de communications.
Nour El Houda Ben Mrad
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