La décision émiratie, un cas unique dans l’histoire de l’aviation civile internationale

La décision émiratie, un cas unique dans l’histoire de l’aviation civile internationale

Après une nuit de tractations conduites par l’ambassadeur de Tunisie aux Emirats et suivies par le secrétaire d’état aux affaires étrangères Hatem Ferjani à partir de Tunis, les passagers tunisiens du vol EK742 ont été enfin autorisés à fouler la terre émiratie. Toutefois, le problème reste posé en entier. Les autorités des Emirats arabes n’ont, jusque-là fourni aucune explication à cette décision unilatérale et discriminatoire. Leur ambassadeur a été reçu vendredi soir par le chef du gouvernement Youssef Chahed et également au ministère des affaires étrangères pour lui demander des explications et des éclaircissements à propos de cette mesure d’interdiction des Tunisiennes de se rendre aux Emirats ou d’y transiter.

L’adjoint du chef d’escale de la compagnie Emiratie a précisé, vendredi, dans une déclaration à l’agence TAP, qu’il a reçu des instructions, via un SMS, de n'accepter aucune femme tunisienne à bord des lignes de l’Emirates en direction de Dubai, à l’exception de celles disposant de cartes de séjour ou d’un passeport diplomatique, sans fixer un deadline pour cette mesure.

Ce n’est pas la première fois que l’Etat des Emirats s’en prend aux ressortissants tunisiens. Pendant deux ans, ces derniers ont été privés de visas pour entrer dans ce pays sous des prétextes qui ne peuvent être discutés se rapportant à des consignes de sécurité nationale. Ce n’est qu’après moult conciliabules que les autorités tunisiennes ont pu amener les Emiratis à annuler une restriction qui a pris la forme d’une interdiction pure et simple généralisée à l’ensemble des Tunisiens.

Il est évident que cette mesure, est plus qu’étonnante car, elle est, tout simplement, « illégale et contradictoire aux règlements en vigueur dans l’aviation civile internationale ». Imed Sassi, un ancien vice-président du conseil de l’Organisation de l’aviation internationale(OACI) n’a jamais « entendu parler d’un cas d'interdiction comme celui que vient prendre le gouvernement des Émirats ». Il a contacté « des collègues qui ont passé toute une carrière à l'OACI » pour demander des explications et la réponse a été, selon lui, unanime, « ce cas est unique (interdire le vol qu'aux femmes ) dans l'histoire de l'aviation civile et les collègues rajoutent qu'une telle décision ne peut être que politique et devrait cacher des dessous ».

A l’évidence, écrivions-nous dans un précédentvarticle(https://www.espacemanager.com/la-tunisie-manque-t-elle-de-moyens-de-represailles-legard-des-emirats.html), la récente consigne a été prise sans que les autorités tunisiennes n’en soient  informées à l’avance pour qu’elles puissent réagir à temps et informer leurs ressortissants pour leur éviter les mésaventures qu’ils viennent de subir. Dans les relations entre pays cela est inacceptable. Il l’est encore plus s’agissant d’un pays frère avec lequel nous partageons beaucoup d’affinités. Certes la Tunisie manque de moyens de représailles à l’égard des Emirats mais elle doit élever la plus vive protestation contre des mesures doublement discriminatoires puisqu’elles sont dirigées contre la Tunisie et les Tunisiennes.

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