La disparition de Ben Ali complique la récupération des fonds bloqués en Suisse

L’activiste Tunisien résidant en Suisse Anouar Gharbi a critiqué le manque de volonté des autorités Tunisienne pour récupérer les fonds du clan des Ben Ali  bloqués par la Suisse à partir de 2011. Un « manque de volonté » en partie mis en avant par la lenteur administrative et les manœuvres dilatoires dans la gestion de ce type de dossiers.

Dans un communiqué qu’il vient de publier à ce sujet Anouar Gharbi a ajouté que la disparition de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali va encore compliquer la Tunisie.

Voici l’intégralité du communiqué de l’activiste Anouar Gharbi :

« Récupérer les avoirs illicites à l’étranger se complique avec le décès de Zine Abidine Ben Ali et l’attitude du gouvernement tunisien. Une issue positive à cette affaire est espérée d'ici à 2021 mais l’image d’un candidat aux présidentielles et accusé de blanchiment d'argent et fraude fiscale et en détention provisoire depuis 1mois semble compliquer la situation.

Visiblement pour les autorités suisse, le gouvernement tunisien ne fait pas le nécessaire pour récupérer ses avoirs et à défaut de voir émerger un Etat de droit, c’est la possibilité même pour la Suisse de coopérer qui est remise en cause. Les anciens ministres de Ben Ali de retour au gouvernement n’ont pas intérêt à ce que la justice se rapproche d’eux. En 2017, le parlement a voté la loi controversée sur la corruption, un texte qui prévoit l’amnistie des fonctionnaires impliqués dans les malversations de l’ancien régime.
La Suisse a dû prolonger en décembre dernier d’une année supplémentaire le gel des fonds Ben Ali. Elle attend de la Tunisie des «décisions de justice établissant l’origine illicite des fonds pour que la Suisse puisse procéder à des restitutions d’avoirs»
La Suisse, mais aussi les autres pays concernés en Europe, comme la France, veulent un verdict contre Ben Ali et sa famille pour pouvoir rendre l’argent.
La Suisse a bloqué 60 millions de francs – 170 milliards tunisien - appartenant au clan Zine el-Abidine Ben Ali, décédé la semaine dernière. Seule une petite partie de ces fonds a pu être restituée à la Tunisie. Les fonds de Belhassen Trabelsi et Slim Chiboub représentent la plus grande partie du total des avoirs tunisiens bloqués en 2011. La Suisse a versé quelque 4 millions en 2016 et 2017. Le reste des fonds est bloqué jusqu'en janvier 2020. Mais ce blocage a déjà été prolongé à plusieurs reprises. »