La présidentielle se jouera-t-elle entre Zbidi, Chahed, Karoui et Mourou ?
Les Tunisiens ont fait leur deuil de leur président qu’ils ont accompagné jusqu’ à sa dernière demeure dans des obsèques dignes de sa stature d’homme d’état et de ses qualités humaines. A peine sa mort annoncée que l’après Béji Caid Essebsi a déjà commencé avec l’installation de son successeur Mohamed Ennaceur dans un cérémonial simple mais conforme à la Constitution. La vacance du pouvoir n’a duré que quelques heures, le temps de régler les détails de la succession.
Sa disparition a engendré une modification dans le calendrier électoral de l’élection présidentielle, dont le premier tour a été initialement fixé pour le 17 novembre prochain. Désormais, il se déroulera le 15 septembre et le décret portant convocation des électeurs pour l’élection présidentielle anticipée a été signé et promulgué par le président par intérim. Ce faisant, il a officiellement lancé la course à la présidentielle. L’Isie a déjà annoncé la date du dépôt des candidatures entre le 02 et le 08 août courant. Elle a publié les conditions et les imprimés de parrainage. Chaque candidat, qui doit être âgé d’au moins 35 ans révolus, est appelé à obtenir le parrainage d’au moins dix députés ou quarante présidents de conseils municipaux ou encore dix mille électeurs dans une dizaine de circonscriptions électorales à raison d’au moins 500 dans chacune d’elles. Comme il doit consigner une somme de dix mille de dinars dans la trésorerie générale.
Pour le moment plusieurs candidatures sont annoncées dont celle du champion des sondages Nabil Karoui le patron de la chaine Nessma Tv qui a lancé son parti « Au Cœur de la Tunisie ». Son dossier de candidature est déjà prêt et le déposera avant la fin de la semaine en cours. Les autres candidats potentiels dont plusieurs sont tout simplement farfelus, ont été pris de cours par l’avancement de la date du scrutin et certains d’entre eux pourraient renoncer à leur « rêve ». Ce qui éviterait une pléthore de candidatures.
Mais de tous les noms qui circulent, trois attirent particulièrement l’attention : ceux d’Abdelkrim Zbidi, Youssef Chahed et Abdelfettah Mourou. Le ministre de la défense a été comme boosté par le décès de Béji Caid Essebsi et une véritable campagne de soutien a été lancée pour l’appeler à se présenter. L’homme connu pour sa discrétion, n’a jusque-là pipé mot face à cet engouement. Réputé proche du président défunt, il n’appartient à aucun parti politique et pourrait, selon les observateurs, être un candidat consensuel. Le chef du gouvernement, lui candidat naturel de son parti Tahya Tounes, hésite de s’engager dans une course jugée assez périlleuse. Après avoir été donné favori suite au lancement ce qui est appelée la guerre contre la corruption, il a dégringolé dans les sondages. Le projet d’amendement de la loi électorale qui visait à exclure des adversaires sérieux notamment Nabil Karoui est tombé à l’eau après le refus du président défunt de le promulguer. Mais ce que l’on sait c’est qu’il n’est pas obnubilé par la fonction présidentielle à laquelle il préfère la primature. Quant au vice-président de l’ARP, Abdelfettah Mourou qui a toujours caressé le rêve de candidater à Carthage, il ne désespère pas de l’investiture de son mouvement Ennahdha.
Dès demain on commencera à voir plus clair.
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