La Tunisie continue de vivre au rythme de pénuries et de la dévaluation du dinar

La Tunisie continue de vivre au rythme de pénuries et de la dévaluation du dinar

Par Amine Ben Gamra

Dans un contexte de hausse des prix et de difficultés d’approvisionnement en farine, médicaments, matière première… d’ici à la fin de l’année, la Tunisie va vivre au rythme de pénuries et de la forte dévaluation du dinar. Et ce, suite à la dépendance de l’économie tunisienne aux importations.

En effet, les importations, qui sont payés en devises fortes, sont devenues plus chères, provoquant ainsi une sortie accrue de devises contre une faible entrée de monnaies étrangères, les exportations n’évoluant pas au même rythme soutenu.

La dévaluation a également eu un impact direct sur la production locale, la plupart des machines et des matières premières utilisées pour produire étant importées de l’étranger en devises étrangères.

Pire, les chaînes mondiales d’approvisionnement étant déjà en surchauffe, ce qui conduit à des pénuries de matériaux et de matières premières, une hausse de la demande pourrait faire encore plus grimper les prix.

Le cercle vicieux de l’inflation croissante, affaiblissant un dinar tunisien ayant déjà perdu plus de 40% de sa valeur en dix ans, a un impact sur le niveau de la dette, qui ne cesse d’augmenter lui aussi, hypothéquant les capacités de remboursement du pays.

L’absence d’action rapide pour faire face à ces évolutions négatives accentuerait la pression sur notre pays, car la combinaison de taux d’intérêt élevés, d’une faible croissance, d’un taux de change élevé et d’une dette croissante est de plus en plus insoutenable. La Tunisie doit redoubler d’efforts pour soutenir sa croissance et favoriser la stabilité. Des mesures politiques ciblées et novatrices sont nécessaires pour promouvoir l’investissement et la création d’emplois. Les secteurs clés de l’économie tunisienne doivent être dynamisés, tout en encourageant l’innovation et l’entrepreneuriat.

Il est suggère aux investisseurs de bien suivre le développement de certaines industries dans les années à venir, parmi lesquelles l’énergie, l’automatisation et l’intelligence artificielle. Simultanément, l’accélération continue de la vitesse de circulation du capital devrait faire abonder les possibilités de fusions et acquisitions.

Amine BEN GAMRA

Expert Comptable

Commissaire Aux Comptes

Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie

Votre commentaire