La Tunisie et le FMI "proches d'un accord" pour un prêt de 1,78 milliard de dollars

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Le Fonds monétaire international et la Tunisie ont annoncé mardi être "proches d'un accord de principe" sur un plan d'aide de précaution de 1,75 milliard de dollars, un dossier en négociations depuis des mois, ralenti par la crise politique tunisienne.

"Le FMI et le gouvernement tunisien sont proches d'un accord de principe sur l'octroi du prêt de 1,75 milliard de dollars", a indiqué devant la presse Amin Mati, directeur-adjoint Moyen-Orient et Asie centrale du FMI. Il a précisé qu'une décision finale pourrait être prise en mai pour ce crédit à un taux de 1,08% lors du conseil d'administration du FMI.

Ces chiffres sont légèrement différents de ceux avancés précédemment et qui tablaient sur un prêt de précaution de 1,78 milliard de dollars à 1,5%. Le FMI avait annoncé le 4 février qu'un accord allait intervenir dans "les prochaines semaines" pour l'octroi à la Tunisie d'un financement destiné à soutenir la "transition" du pays et l'aider à faire face à d'éventuels "chocs" extérieurs.

Mais l'octroi de ces fonds a été ralenti par une grave crise politique après l'assassinat le 6 février de l'opposant anti-islamiste Chokri Belaïd qui a provoqué la chute du gouvernement. Le gouverneur de la Banque centrale Chedly Ayari a souligné mardi que la Tunisie avait besoin de ce matelas de sécurité, mais que le pays n'était pas pour autant au bord de la faillite.

"C'est le premier recours au FMI depuis 1986", a-t-il dit, "mais les conditions ne sont pas les mêmes. En 86, nous étions au bord de la faillite et n'avions pas de devises". "Aujourd'hui, nous avons l'équivalent de 8,6 milliards de dollars (de réserves) et une croissance de 3,6% en 2012", a-t-il souligné.

Minée par l'instabilité politique, des conflits sociaux à répétition et des investissements en berne, la croissance tunisienne est restée insuffisante pour véritablement entamer le mal endémique du pays qu'est le chômage (17% de la population active environ). Or la révolution de janvier 2011 avait été largement nourrie par la misère et le manque d'emplois, particulièrement pour les jeunes.

Lesechos.fr