La Tunisie rejette les accusations de discriminations raciales
« Les accusations de discrimination raciale lancée à tort contre la Tunisie, nuisent à l'image et aux intérêts du pays », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l'étranger, Nabil Ammar.
Il s'exprimait lors d'une conférence de presse tenue lundi, au siège du département des Affaires étrangères, en présence de représentants des départements de l'Intérieur, des Affaires sociales et de l'Enseignement supérieur, pour exprimer la position de la Tunisie face à ces accusations.
La Tunisie, un des pays fondateurs de l'Union africaine, ne peut pas être accusée de racisme, a-t-il soutenu, ajoutant que les mesures prises par les autorités tunisiennes s'inscrivent dans le cadre de la lutte contre la migration irrégulière.
Ces accusations s'inscrivent dans le cadre d'une campagne « dont les sources sont bien connues » visant à nuire à l'image du pays au sein des instances régionales et internationales, a-t-il dit.
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères a démenti les informations relayées sur les réseaux sociaux concernant la suspension des activités commerciales entre la Tunisie et certains pays africains à cause de cette campagne ainsi que les appels à boycotter des produits tunisiens dans des pays de l'Afrique subsaharienne.
Pour sa part, le directeur général de la Direction des frontières et des étrangers relevant du ministère de l'Intérieur, Imad Zoghlami, a souligné que la Tunisie n'a fait aucune opération de rapatriement forcé de migrants irréguliers subsahariens.
Les services des ministères concernés œuvrent à faciliter les procédures du retour volontaire des Subsahariens dans leur pays d'origine, a-t-il expliqué.
Ces opérations ont permis d'aider 97 Guinéens, 135 Maliens et 150 Ivoiriens à regagner leur pays, a-t-il fait savoir.
Dans un communiqué publié dimanche soir, la présidence de la République a dit rejeter catégoriquement les accusations de racisme qui lui sont adressées et annonce une série de mesures visant à faciliter les procédures pour les étrangers résidant en Tunisie.
Il s'agit notamment de prolonger le permis de séjour de trois à six mois, d'exonérer les frères africains du paiement des pénalités de retard imposées aux expatriés ayant dépassé la durée de séjour autorisée, dans le cadre du retour volontaire et de faciliter les départs volontaires pour ceux qui le souhaitent dans un cadre organisé et en coordination préalable avec les ambassades et missions diplomatiques des pays africains en Tunisie.
Pour rappel, le président de la République Kaïs Saïed, a appelé, lors de la réunion du Conseil de sécurité nationale tenue le 21 février écoulé, à des mesures urgentes pour lutter contre l'afflux massif de migrants irréguliers.
Les déclarations du chef de l'Etat, lors de cette réunion, ont été jugées « racistes » par des composantes de la société civile et des partis politiques. Ces derniers estiment que les propos du chef de l'Etat incitent contre les ressortissants subsahariens établis en Tunisie et nuisent à la position de la Tunisie dans les instances africaines.
L'Union africaine a, de son côté, condamné des déclarations « choquantes », appelant les pays membres à « s'abstenir de tout discours haineux à caractère raciste ».
Lors d'une réunion, fin février dernier, au siège du département avec des ambassadeurs de pays africains accrédités à Tunis, Nabil Ammar souligné l'engagement des autorités tunisiennes à protéger les étrangers des différentes nationalités établis sur son sol et à lutter contre la migration irrégulière, dans le respect des législations et traités internationaux et africains, sans stigmatisation ni généralisation.
La migration régulière est un levier de développement, de richesse et de diversité, a-t-il dit, mettant en évidence la disposition de la Tunisie à continuer à encourager la circulation légale des personnes à l'intérieur de l'espace africain et dans le reste des pays du monde.
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