L’avenir du cinéma arabe au centre du panel de discussion de Gabes Cinéma Fen

L’avenir du cinéma arabe au centre du panel de discussion de Gabes Cinéma Fen

Pour sa première édition, Gabes Cinéma Fen a choisi de traiter « L’avenir des cinémas arabes » lors de son panel de discussion des 15 et 16 avril 2019. Ce panel, modéré par l’univers Lamia Guiga Belkaid et la programmatrice Samia Labidi, était axé sur un certain nombre de préoccupations d’ordre cinématographique, notamment les marchés de distribution à la disposition du film arabe mais aussi les enjeux et défis auxquels font face les cinémas arabes dans un contexte plein de contraintes politiques et idéologiques affectant les relations nord-sud.

Le premier jour du débat a porté sur la conception, la production et la distribution des films arabes, notamment le cinéma indépendant, en présence d'un grand nombre de cinéastes arabes et étrangers qui ont eux-mêmes interagi, à l’instar de la critique Houda Ibrahim, le réalisateur Mourad Ben Cheikh et le critique Ikbel Zalila. Ils ont tous évoqué les clichés généralement reflétés par les films arabes et la manière dont l'Occident perçoit le cinéma venant du sud. Le débat a également porté sur les contraintes reliées aux subventions, à la censure .Dans ce contexte, la réalisateur Mourad Ben Cheikh et le critique Ikbel Zalila ont évoqué les expériences de cinéastes tunisiens telles que moufida Tlatli. Par ailleurs, la programmatrice Samia Labidi a relaté son expérience avec le cinéma palestinien et les difficultés rencontrées par le film palestinien dès la phase de pré-production et de subvention jusqu’au tournage et à la distribution tout en citant d’autres expériences du cinéma arabe et des efforts faits quant à la commercialisation du film arabe notamment ceux du cinéma égyptien « Al Zaouia ». Le deuxième jour a été consacré à un traitement de fond de l’avenir des cinémas arabes à partir d’expériences de cinéastes arabes (défis et perspectives) en présence de réalisateurs témoignant d’expériences exceptionnelles et uniques notamment Abbes Fadhel, Malik Ben Ismail, Jilani Saadi ainsi que le distributeur et producteur cinématographique Hechmi Zartal.

La discussion tendait plus vers l'indépendance du réalisateur et l’élaboration du film indépendamment des restrictions relatives aux subventions. La fin du panel était également enrichie par les interventions de cinéastes jeunes entre autres Abou Baker Chawki, Ahmed Faouzi Salah et Najoua Zouheir qui reflétaient leur désir pour un cinéma fidèle à leurs choix tout en reconnaissant les différents enjeux et obstacles. Dans ce contexte, Ahmed Faouzi a rejeté le point présentant l’occident comme un colonisateur imposant ses idées au cinéaste arabe tout en utilisant un certain nombre d’expériences cinématographiques arabes, qui reflète son identité à l’instar de Nasser Khmir et de Elia Suleiman. Un point de vue jugé comme contradictoire par Mona Hala, actrice et héroïne de "nuit extérieure" film d’ouverture de Gabes Cinéma Fen, qui considère que les productions arabo-occidentales traitent toujours les mêmes problématiques.

Par ailleurs, Najwa Zouheir a exprimé son refus de participer aux œuvres occidentales donnant une image superficielle des femmes et le réalisateur Abu Bakr Shawki a souligné à son tour l'importance de la liberté et de la passion dans le travail cinématographique.

Pour sa part, Fatma Cherif, déléguée générale du Festival Gabès Cinéma Fen, a salué les choix des certains réalisateurs audacieux ayant construit leurs œuvres cinématographiques loin des contraintes de subventions visant à se démarquer par leur propre touche et non à s’ajouter dans une liste d’invités ou des programmes de festivals. De son côté, SamiTlili,le directeur artistique du Festival Gabes Cinéma Fen a critiqué le système de production de films en Tunisie et a appelé au développement et à la mise en place de nouvelles méthodes de production

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