Le bureau de l’OIT à la recherche de légitimité
L’affaire de l’Ordre des Ingénieurs Tunisiens continue à alimenter la polémique et à connaître de nouveaux rebondissements.
En effet, au moment même où le président du bureau provisoire de l’OIT Mongy Miled a été reçu par Habib Essid pour débattre selon le communiqué de la présidence du gouvernement de la réalité et des perspectives de la profession, le bureau d’Oussama Kheriji a édité un communiqué dans lequel il rappelle qu’il est le bureau élu par les ingénieurs et qu’il est le seul habilité à les représenter légalement.
Ce communiqué a même attiré l’attention des autorités pour ne reconnaître que le bureau légal sorti des urnes. Bien que certains y ont vu, dans la rencontre entre Essid et Miled, une reconnaissance officielle du bureau provisoire, une source fiable au sein de la Présidence du Gouvernement nous a indiqué que le Chef du Gouvernement n’a pris partie dans cette affaire.
Notre interlocuteur a indiqué que le Chef du Gouvernement n’était pas au courant du différend entre les deux bureaux et que l’histoire se résume en une demande d’audience adressée suivant les procédures pour débattre de la situation des ingénieurs en Tunisie, ajoutant dans ce sens : « La demande d’audience s’est faite dans les normes sur papier en tête » concluant que la Présidence du gouvernement ne peut pas se mêler de ce genre de différend qui demeure du ressort de la justice.
Il est à rappeler, dans ce sens, que l’affaire de l’OIT a éclaté suite aux élections du nouveau bureau directeur qui se sont déroulées depuis quelques mois.
Le bureau provisoire qui a été désigné juste après la révolution de 2011 pour diriger les affaires courantes de l’OIT, n’a pas en effet reconnu le nouveau bureau directeur et a estimé que ce dernier a été élu avec une procédure contradictoire à ce qui est stipulé dans le cadre de la loi constitutive de l'organisme en question.
L’affaire traine depuis devant la justice et chacun des deux bureaux se considère comme le légitime. Entre-temps les ingénieurs ne savent plus à quel saint se vouer, surtout que l’affaire de la guerre de la légitimité risque de trainer longuement devant la justice.
K.B.M.