Le cri de douleur de la mère du tunisien ayant égorgé son père et son frère
C’était le drame vendredi dernier, dans le rue de Montreuil à Paris, où Ramzi D., un tunisien originaire de la ville de Tataouine a tué son père et son frère. Soupçonné d'être l'auteur de ce double homicide, il a été interpellé. Au vu de son état, il a été interné à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris.
Sans nouvelles depuis, Khadija, mère de Ramzi n’arrive pas à pleurer son mari, Mohamed, 63 ans, chauffeur de taxi, et Skander, 27 ans, son autre fils. Ce n'est pas d'eux qu'elle veut parler, mais de son aîné. Une tragédie qu’elle n’arrive pas à réaliser et à laquelle s’ajoutent des informations selon lesquelles son fils Ramzi, aurait fait l'objet d'un signalement comme «radicalisé».
C’est à travers un cri vibrant de douleur qu’elle a tenu à s’exprimer là-dessus en lançant un message poignant rempli de colère : «Mon fils n'est pas un terroriste ! Ce n'est pas la vérité ! Il adorait son père, ses frères, sa famille... Il était en arrêt maladie à cause d'un harcèlement au travail. Il a une femme et deux enfants...» et d’ajouter : « Personne ne sait tout ce qu'il a enduré. Sa hiérarchie le traitait comme un chien. Les syndicats ne l'ont pas aidé... Mon fils se battait pour son droit, seul.»
Quant au fait qu'il soit fiché S, étonnés, son entourage et proches, n’en reviennent pas. «Ramzi n'a rien à voir avec ces fous endoctrinés qui partent en Syrie », déclare son épouse. « Il est contre le meurtre et la torture ! Ramzi, conducteur de travaux depuis dix ans dans une grande entreprise du BTP, était en arrêt maladie pour dépression depuis un an », souligne-t-elle.
Toujours selon sa femme, Ramzi avait été convoqué pour un entretien préalable au licenciement deux jours avant la tragédie. « Il a subi de fortes pressions psychologiques et morales, qui ont altéré sa santé. Il voulait que ça se termine, commencer une nouvelle vie », raconte-t-elle. Il y a quelques années, son mari avait été le témoin direct d'un accident du travail, une chute mortelle depuis un échafaudage. «Cela l'avait beaucoup affecté. A l'époque, il pleurait tous les jours. Il avait des flashs», se souvient-elle.
Néanmoins aux dires de sa femme «il doit être dans l'incompréhension. Ce n'était pas un acte réfléchi, prémédité ou quoi que ce soit». Le couple, parent de deux petits garçons, venait de fêter ses cinq ans de mariage.
L’avocat de la famille, a de son côté expliqué que l’état de Ramzi est dû à une «crise de panique aiguë», qui s’est considérablement multipliée ces temps-ci suite aux événements qu’il a vécu. Il avait même dit à sa famille qu’il avait des hallucinations.
L’enquête devrait se poursuivre en attendant les résultats psychiatriques de Ramzi afin de comprendre les tenants et les aboutissants de cette macabre affaire. Une chose est sûre c’est qu’il n'y a aucune dimension terroriste dans ce geste, selon le parquet.
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