Le feuilleton tunisien « Ostedha Malek » atteint des sommets de médiocrité

En cette année de révolution, la chaine publique Wataniya 1 offre au téléspectateur tunisien la possibilité de suivre un feuilleton humoristique

intitulé « Ostedha Malek ». Parmi les acteurs et actrices connus jouant dans cette série, on peut citer : Jamila Chihi, Kawther Belhadj et Jalel Saadi.

Le scénario raconte l’histoire d’un quartier que se disputent anti et pro-régime de Ben Ali. Ainsi, l’avocate Melek, personnage clé, est une militante des droits de l’Homme connue à l’échelle internationale, qui livre bataille pour les libertés individuelles et la démocratie. Elle est soutenue en cela par sa famille et quelques amis.

Le feuilleton se veut proche des faits historiques que vient de vivre la Tunisie avec humour et dérision. Malheureusement, c’est complètement raté !

Chaque soir, pile à l’heure de l’Iftar, la chaine publique gratifie le citoyen d’une bouillie que le scénariste croit  drôle  et légère mais qui en réalité atteint des sommets de banalité et un bas niveau intellectuel auquel le tunisien n’est sans doute pas habitué.

L’histoire devrait normalement raconter quelque chose de proche de la réalité tout en étant une fiction. Malheureusement, les faits sont  plus qu’imaginaires, quasiment invraisemblables.

Il faut ajouter, que l’angle décalé qu’a voulu prendre le scénariste  ne fait qu’ajouter le ridicule à des personnages sensés tirés de la réalité. Cela ne fait que réduire l’objet de l’histoire, à savoir les résistants politiques, à des personnes populaires, quasiment insignifiantes et sans réelles possibilités intellectuelles.

« Ostedha Malek » a échoué donc à donner au tunisien un semblant de sourire sur les événements qu’il vient de vivre. Pire, il a dû en dégouter beaucoup. C’est une série qui n’est pas drôle et qui n’est pas non plus dramatique. Est-ce du tragi-comique ??  C’est sans doute un nouveau genre qui se distingue par sa médiocrité et son insuffisance créatrice.

Nul ne sait jusqu’à quand la télévision nationale continuera à diffuser de tels programmes. Une chose est sure, il faut un sursaut au sein de l’établissement pour que ne soient plus proposées au téléspectateur de telles hontes.