Le film « Conflit » otage des élections Présidentielles !
Au moment où la Tunisie s’apprête à vibrer au rythme de la 25ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage, qui se tiendra du 29 novembre au 5 décembre, dans 22 salles différentes, la polémique enfle concernant la non sélection du film tunisien "Conflit" du réalisateur Moncef Barbouch.
Programmé ni dans la compétition officielle, ni dans les séances spéciales, ni dans panorama du cinéma tunisien, ni même à travers le festival tout court, ce film ne sera probablement pas diffusé dans cette grand-messe du 7ème Art en Tunisie.
Pourtant, de nombreux observateurs ont estimé que ce film qui retrace le calvaire des opposants au régime de Ben Ali à l’époque de la dictature, à travers l’histoire vraie d'une famille qui a vécu durant les 23 années du règne du Président déchu, l'oppression, la pauvreté, la torture, aurait dû mériter un autre sort dans un pays qui a vécu une révolution.
Le réalisateur Moncef Barbouch, qui n’a pas cessé de dénoncer cette nouvelle forme de censure, s’est d’ailleurs déclaré très inquiet concernant la sortie de son film dans les salles tunisiennes qu’il souhaite pour le 17 décembre 2014.
En effet, selon la même source, la société Quinta Distribution de Tarak Ben Ammar qui est en charge de distribuer le film dans les salles tunisiennes, semble trouver beaucoup de problèmes pour convaincre les propriétaires des salles pour le diffuser avant le 2ème tour des élections présidentielles !
Barbouch a précisé dans ce sens : « On vient d’organiser une projection spéciale pour les propriétaires des salles de cinéma. Bien qu’ils soient unanimes sur la qualité du film et son éventuelle réussite, certains parmi eux et essentiellement les propriétaires des salles de Tunis veulent reporter sa sortie après le 2ème tour des élections pour éviter, selon eux, les interprétations politiques !
J’espère qu’on arrivera avec Quinta Distribution à trouver une solution de sortie avant les élections, sinon ce sera un coup très dur pour la liberté d’expression qui confirmera le retour des pratiques de la peur et de l’autocensure de l’époque de Ben Ali. »