Le parti «Al Bina Al Watani» contre l'instauration de l'état d'urgence

Le parti «Al Bina Al Watani» contre l'instauration de l'état d'urgence
 
 
Dans un communiqué rendu public aujourd'hui et signé par son secrétaire général Riadh Chiîbi, le parti «Al Bina Al Watani» a exprimé sa position vis-à-vis de la décision présidentielle d'instaurer l'état d'urgence dans le pays pour une durée d'un mois.
 
Le parti évoque plusieurs points relatifs à la gravité de la situation que traverse le pays et la nécessité d'une union nationale face à ce danger, tout en appelant le peuple tunisien à la vigilance et à soutenir les forces militaires et sécuritaires dans leur mission.
 
Il estime, d'autre part, qu'une démocratie forte est celle qui résiste aux crises sans renoncer à ses valeurs et à ses principes, et que dans le cas contraire, si elle perd la partie face à ces défis économiques, sociaux ou ceux du terrorisme, c'est qu'il s'agit d'une démocratie fragile et de la faiblesse des institutions qui la composent. Alors que la confusion entre lutte civile pacifique et lutte antiterroriste est une preuve de l'inappétence de la culture démocratique au sein du pouvoir.
 
«Al Bina Al Watani» estime, par ailleurs, que l'annonce de l'Etat d'urgence, sa formule sommaire et les raisons avancées, en plus de sa transgression de la Constitution de 2014 dans une tentative d'étouffer les droits et les libertés, est totalement injustifiée. 
 
Une décision qui, selon ce parti, constitue une atteinte au prestige du pays et témoigne de la faiblesse de l’état et de son incapacité à gérer les problèmes, ce qui porte davantage de préjudices aux situations économiques et sociales par lesquelles passe le pays.
 
Alors que des signaux forts d'apaisement envers le peuple et ses forces sécuritaires pour faire face au  terrorisme et des assurances pour les investisseurs locaux et étrangers auraient été plus utiles pour affirmer la solidité des institutions étatiques qui ne peuvent être secouées par une opération terroriste ici ou là.  
 
Le communiqué conclut sur le besoin des forces militaires et sécuritaires d'un soutien logistique, matériel et moral, pour lutter contre le terrorisme, les difficultés que ces forces rencontrent ne pouvant être surmontées par l'instauration de l'Etat d'urgence, mais par la mise à disposition des moyens nécessaires et l'application d'une politique sécuritaire efficace avec des structures de gestion développées.