Le Premier ministre belge affiche son soutien à la Tunisie, la Belgique « déconseille » les voyages en Tunisie
Le journal la Libre Belgique trouve que « l’avis de la Belgique qui déconseille les voyages non essentiels paraît aller à l’encontre des aides promises au berceau des "printemps arabes". Il ajoute que « la restriction toujours affichée par la Belgique à l’égard des voyages en Tunisie est apparue en filigrane de la visite de Charles Michel dans le pays. Si la question n’est pas encore le motif d’une fâcherie déclarée entre les deux Etats, elle soulève pour le moins un paradoxe.
Car autant la mission menée par le Premier ministre belge et ses homologues du Benelux vise à "soutenir la mutation démocratique" du berceau des "printemps arabes", autant l’avis de la Belgique qui "déconseille les voyages non essentiels" paraît aller à l’encontre des coups de pouce promis à tours de bras lors des rencontres de lundi et mardi.
« Le cabinet Michel est d’ailleurs bien conscient que l’avis de voyage émis par les Affaires étrangères a un "impact gigantesque" sur l’écroulement du secteur touristique en Tunisie - plus de 100 000 Belges y séjournaient chaque année. Tout comme les avis défavorables émis par d’autres pays européens, comme les Pays-Bas, les Royaume-Uni ou la France », écrit le journal sur son site électronique.
La Tunisie a pris des mesures de sécurité sans précédent depuis les trois attaques terroristes majeures qu’elle a subies l’an dernier. Elle a triplé son budget sécuritaire, mis l’armée dans les rues et protégé les sites sensibles, notamment en installant des portiques détecteurs de métaux et des scanneurs à rayons X. Tout cela suffira-t-il à balayer les réserves de voyage dont le pays fait toujours l’objet ?
Le Premier ministre tunisien Youssef Chahed veut croire à la portée des "pas importants" réalisés par son pays : "Notre objectif est de lever la restriction de voyage pour la Tunisie", a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec ses homologues du Benelux, selon le journal belge.
Et le site électronique d’jouter : « Charles Michel a parlé d’une « volonté de progresser sur le sujet, en écoutant tous les arguments et en analysant toutes informations ». Le Premier belge a précisé qu’il allait "très vite demander un nouvel avis à l’Ocam (Organe de coordination pour l’analyse de la menace, Ndlr).
"Et sur base de ce nouvel avis et des informations recueillies lors de cette mission et des informations en provenance de l’ambassade, les Affaires étrangères vont prendre une décision concernant l’avis de voyage" pour la Tunisie ».
« Le Premier luxembourgeois Xavier Bettel s’était quant à lui voulu moins technique : "Certains touristes ont peur et ils veulent des garanties de sécurité. Nous avons un devoir de vigilance nécessaire". En d’autres termes, "la sécurité ne se brade pas", comme on le formule encore au cabinet du Premier ministre belge, conclut le journal. Les Européens ne sont pas à un paradoxe près, ndlr.
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