Le Royaume-Uni quitte officiellement l’Union européenne : Ce qui va vraiment changer dans l’ère post-Brexit
Le divorce est prononcé. Après 47 ans de vie commune houleuse, le Royaume-Uni est devenu vendredi 31 janvier le premier pays à quitter l’Union européenne pour écrire un nouveau chapitre, riche en incertitudes, de son histoire. Il aura fallu trois ans et demi de déchirements pour que le grand saut dans l’inconnu, voté à 52 % par les Britanniques en 2016, se concrétise. C’est la fin de son premier acte.
Car, dans les faits, cette rupture géopolitique majeure n’aura aucune conséquence dans les mois à venir. S’il quitte bel et bien l’UE, le Royaume-Uni entre dans une période de transition durant laquelle il restera soumis aux règles et obligations communautaires, et ce, jusqu’à la fin de l’année, le temps de négocier les termes de sa future relation avec les Vingt-Sept.
Cette étape s’annonce évidemment complexe, puisqu’elle devra régler autant les contentieux commerciaux que la coopération en matière de sécurité et de renseignement, les standards pour l’aviation civile, l’accès aux eaux internationales pour la pêche, la participation au programme d’échange d’étudiants Erasmus, l’approvisionnement en électricité et en gaz, ou encore la réglementation des médicaments…
Avec le départ du Royaume-Uni, l’UE va pour la première fois perdre un Etat membre, qui plus est l’un des plus grands et des plus riches (15 % de sa puissance économique). Avec le départ de 66 millions d’habitants, l’UE verra sa population passer à quelque 446 millions. Son territoire diminuera de 5,5 %.
A Bruxelles, le retrait de l’Union Jack devant le Parlement européen symbolisera un changement bien réel : le Royaume-Uni, pays membre depuis 1973, devient un « pays tiers ». Plus aucun des 73 eurodéputés britanniques élus en mai ne siégera dans l’hémicycle – 46 de ces sièges seront réservés pour de futurs Etats membres et 27 seront redistribués.
En tant que citoyens d’un pays étranger, les Britanniques ne pourront plus prétendre à des postes de fonctionnaires à Bruxelles, même si nombre des personnes concernées avaient anticipé et acquis une double nationalité afin de pouvoir rester.
- Pour le Royaume-Uni
A partir du 1er février, Londres n’aura officiellement plus le droit de présenter un candidat à un poste de commissaire européen. Il n’y avait déjà plus de représentant britannique dans l’exécutif européen depuis le 1er novembre 2019, le premier ministre Boris Johnson ayant refusé d’en proposer un dans la nouvelle Commission. Le chef du gouvernement britannique ne sera d’ailleurs plus invité aux sommets européens, pas plus que les membres de son cabinet n’assisteront aux réunions ministérielles.
Les Britanniques verront aussi apparaître une nouvelle pièce de cinquante pence dans leur porte-monnaie. Pour marquer l’événement, une obole a en effet été spécialement frappée, appelant à « la paix, la prospérité et l’amitié avec toutes les nations ».
- Pour les expatriés
Selon les Nations unies (ONU), environ 1,2 million de citoyens britanniques vivent dans un pays de l’UE, principalement en Espagne, en Irlande, en France, en Allemagne et en Italie. Selon l’Office britannique des statistiques, 2,9 millions de ressortissants des vingt-sept pays de l’UE vivent au Royaume-Uni, soit quelque 4,6 % de la population.
En vertu de l’accord de retrait, les expatriés installés de part et d’autre de la Manche avant la fin de la période de transition conserveront leurs droits de résider et de travailler dans leur pays d’accueil. Les citoyens européens résidant au Royaume-Uni doivent toutefois s’enregistrer pour bénéficier de ces droits. Pour les Britanniques vivant dans l’UE, les procédures diffèrent d’un pays à l’autre.
- Pour les touristes
Rien, vraiment. Le droit de l’UE va continuer de s’appliquer au Royaume-Uni durant la période de transition. Cela signifie que les touristes pourront toujours se rendre outre-Manche avec une simple carte d’identité ou un passeport, attraper leur Eurostar ou leur ferry sans contrôle de sécurité supplémentaire, conduire des voitures sur le territoire britannique, ou encore acheter des produits anglais sans payer une taxe à l’importation.
De même, les utilisateurs de téléphone mobile ne verront pas leur facture flamber – les frais d’itinérance perçus par les opérateurs pour des consommations à l’étranger resteront les mêmes.
- Pour les entreprises
Egalement rien dans l’immédiat. Même s’il reste de nombreux dossiers à régler d’ici au 31 décembre 2020, les entreprises ne devraient pas voir de différence au réveil samedi 1er février.
A plus long terme, au-delà du 31 décembre 2020, il en ira peut-être tout autrement, en fonction de la réussite, ou de l’échec, des tractations sur la relation future entre le Royaueme-Uni et
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