Le virulent réquisitoire de Zouhaier Meghzaoui contre Kaïs Saïed

  Le virulent réquisitoire de Zouhaier Meghzaoui contre Kaïs Saïed

 

La candidature a-t-elle transformé l’homme. Le réquisitoire virulent que vient de faire ce mercredi 28 août le candidat Zouhaier Meghzaoui contre Kaïs Saïed le démontre amplement tellement les mots sont durs et le discours sans équivoque.

« Kaïs Saïed est responsable de l’échec du gouvernement », « le peuple était derrière le 25-Juillet et non Kaïs Saïed », a-t-il dit avec véhémence.

Pour lui, Kaïs Saïed n’a rien fait au profit des jeunes tunisiens, des doctorants chômeurs, des ouvrières agricoles et des ouvriers de chantiers. Il a considéré qu'il n'y avait pas lieu de parler de souveraineté alors que l'accord conclu avec l'Italie n'a toujours pas été publié.

Il a rappelé que le taux de croissance était de seulement 0,6% contre des taux de chômage de 16% et de pauvreté de près de 33%.

D’ailleurs Meghzaoui n’y est pas allé par quatre chemins. Il l’a appelé à déléguer ses attributions ou à se retirer de la course à la présidentielle Meghzaoui a accusé Kaïs Saïed d'exploiter les institutions et les ressources de l'État dans le but de faire campagne.

Il a critiqué l'attitude de certaines institutions étatiques telles que la Télévision nationale, qui ne couvre que les activités de Kaïs Saïed, et l'Instance supérieure indépendante pour les élections qui n'applique pas la loi à l'encontre de ce dernier malgré les nombreuses atteintes qu’il a commises à la loi selon lui.

Zouhair Meghzaoui a appelé Kaïs Saïed à un débat électoral et à dresser le bilan de ces trois dernières années. Il a estimé que le remaniement ministériel annoncé le 25 août 2024 avait pour but de faire croire que le chef de l'État était donné gagnant à la présidentielle et que le sujet était clos.

Il a considéré qu'on cherchait à s'emparer du pays, mais que lui s'y opposera. Il a expliqué avoir soutenu le processus du 25-Juillet dans le passé croyant que la Tunisie sera sur la bonne trajectoire. Il a insisté sur la question du débat entre candidats précisant avoir eu vent d'une volonté de ne pas y procéder et de se limiter à une interview par candidat.

Zouhair Meghzaoui a affirmé qu'il n'acceptera pas, en tant que président, une constitution accordant les pleins pouvoirs au chef de l'État. Il a indiqué avoir l'intention de réviser le texte fondamental après son élection et ceci dans le cadre d'un processus inclusif et participatif.

Il a, aussi, annoncé qu'il retirera le décret-loi 54 qu’il a qualifié de terrifiant et d’harcelant les journalistes. Il a évoqué l'importance de faire du service public un espace de débat portant sur la situation du pays et sur les élections. Ceux ayant un avis différent du pouvoir en place et du président ne doivent pas finir en prison.

Le candidat à la présidentielle a appelé au respect et à l'application de la loi.

Selon M. Meghzaoui, la Tunisie regorge de compétences permettant de faire avancer le pays. Il s'est interrogé sur l'absence d'une cour constitutionnelle. Il a rappelé qu'en cas de vacance du pouvoir à Carthage, le président de la cour constitutionnelle assurerait l'intérim.

Maghzaoui a également, expliqué que les Tunisiens ont combattu bien avant 2011 pour les libertés. Il a accusé le président de la République d'exploiter toutes les institutions de l'État afin de gagner la présidentielle.

Il a expliqué que les faibles taux de participation aux élections législatives et locales et aux consultations électroniques ont démontré la vérité au sujet de la cote de popularité et l'adhésion du peuple au projet de Kaïs Saïed.

Zouhair Meghzaoui a salué la décision du tribunal administratif prononcée à l'issue de l'assemblée plénière juridictionnelle du 27 août 2024. Il a exprimé son souhait de voir une élection présidentielle diversifiée et démocratique. Il a, également, expliqué avoir fait l'objet de pressions visant à perturber le déroulement de sa campagne.

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